Game of Thrones – Saison 7, l’hiver est arrivé

Avant-dernière saison de Game of Thrones, la septième affiche beaucoup d’ambitions : enfin assumer la tendance « grand spectacle » de la série en s’écartant des intrigues plus politiques des premières saisons, et préparer le dénouement final qui aura lieu dans la prochaine et ultime saison. C’est diffusé en France par OCS.

(Attention, cet article contient des spoilers sur la saison 7 et les précédentes de Game of Thrones.)

L’hiver est enfin arrivé sur Westeros. Au Nord les Stark se sont enfin retrouvés, et Jon Snow (Kit Harington) cherche désormais de nouveaux alliés pour affronter les Marcheurs blancs. Pour cela, il va aller à la rencontre de Daenerys Targaryen (Emilia Clarke) qui selon les informations qu’il a reçu dispose d’une gigantesque armée. Du côté de Port-Réal, on se remet péniblement de l’explosion du grand septuaire de Baelor, alors que Cersei (Lena Headey) tente de conserver le pouvoir face aux maisons Tyrell, Martell et Greyjoy.

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Dragonstone

Je me suis longtemps interrogé sur la pertinence d’un article racontant mon ressenti sur la saison 7 de Game of Thrones : la série est tellement avancée qu’elle vit aujourd’hui sur la fidélité de ses fans. Ainsi l’essentiel du débat autour de cette saison est accaparé par les fans extrêmes qui ont adoré, et les fans éternels déçus qui ont détesté car « c’était mieux avant ». Moi, je me place un peu entre les deux.
Cette septième et avant-dernière saison de Game of Thrones en a en effet déçu certains, à cause notamment de son rythme effréné. En totale opposition avec la lenteur habituelle de la série, qui s’attachait plus à poser son contexte et les relations entre ses personnages, la saison 7 elle nous met directement dans l’action. Comme si les scénaristes avaient découvert tardivement qu’il faut conclure l’histoire, ce qui n’est pas impossible, les scènes s’enchaînent et chaque épisode balance au spectateur un énorme nombre de nouvelles informations afin de tout mettre en place pour la fin. Le fait que cette saison ne compte que 7 épisode accentue d’ailleurs un peu plus cette impression. Tout le style narratif habituel de la série est mis à la poubelle et on passe à une sorte de série « blockbuster » où les batailles se multiplient, où les masques tombent et où de nouvelles alliances se forment.

Mais est-ce un mal pour autant ? Après six saisons qui ont fait de Game of Thrones ce qu’elle est, une série de fantasy où les intrigues politiques ont peu à peu laissé place aux prémices d’une guerre totale, la série assume enfin ce qu’elle est devenue. Et c’est une réussite, car si elle excellait dans ses premières saisons avec ses affaires de trahisons et jeux de mensonges, elle entre maintenant sans trop de soucis dans le spectacle avec des scènes toujours un peu plus épiques. Toutes les saisons précédentes n’avaient qu’un but : poser cette septième saison et le final à venir dans l’ultime saison. Certains épisodes se placent sans trop de difficulté parmi les meilleurs de la série, en raison je pense de ce sentiment d’accomplissement. En effet, l’éternel mème « winter is coming » est enfin dépassé, l’hiver est là et la bataille opposant les marcheurs blancs aux humains est enclenchée. Là où la saison excelle également, c’est qu’elle est parvenue à concilier sa complexité avec une approche plus directe de l’histoire. Alors certes, la fin de la précédente saison avait été l’occasion de tuer de nombreux personnages clés, mais il reste encore de nombreuses familles et il a fallu les rapprocher pour faire un front commun face à la menace venue du nord. Sur ce point, peu de surprises et on a depuis longtemps deviné qui s’allierait à qui, mais la saison offre toutefois quelques moments intéressants et morts que l’on n’a pas forcément vu venir.

The Queen’s Justice

Cependant la septième saison de Game of Thrones n’est pas exempt de toute critique : on peut, dans une certaine mesure, lui reprocher justement ce coup d’accélérateur. La rencontre qui a été annoncée depuis des lustres entre Jon Snow et Daenerys Targaryen en est un bon exemple : ce qui aurait du être une sorte de climax pour la série est vite expédié dans une situation d’urgence. Alors certes s’installe une légère défiance entre les deux au tout début, mais ils vont rapidement se faire confiance et s’aider mutuellement. Pourtant les enjeux sont énormes, et ici les showrunners n’en ont fait que des broutilles sans vraiment tenir compte du passé des deux personnages. Trahis à tout bout de champ, ils se font pourtant rapidement confiance, avec en toile de fond une histoire d’amour qui n’a vocation qu’à satisfaire une forme de fan service. Les autres familles elles sont un peu plus mises en retrait, y compris les Lannister qui ne servent plus que de faire-valoir, quand bien même ils sont sortis (plus ou moins) victorieux de la saison 6.

Dans l’ensemble j’ai plutôt bien apprécié cette saison : si elle se détache complètement de ce qui faisait tout le charme des premières saisons, les showrunners sont parvenus à aller vers une sorte de « grand spectacle » sans trop y perdre en qualité. Les puristes pesteront évidemment au sujet d’éventuelles incohérences, mais pour son genre, à savoir la fantasy grand public, Game of Thrones s’en sort à merveilles.

9 commentaires sur “Game of Thrones – Saison 7, l’hiver est arrivé

  1. Je suis bien d’accord ! Globalement j’étais contente que le rythme accélère un peu, après ces six saisons « d’exposition ». Après, c’est sûr que ça frustre par moments, parce qu’on est habitués à un traitement plus en profondeur et que là on saute d’un événement choc à l’autre sans avoir le temps de bien réaliser les enjeux. Mais certaines scènes sont dingues, et c’est clair qu’on ne s’ennuie pas :) J’ai hâte de voir comment ils veulent conclure tout ça !

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    1. Je pense quand même que certaines séquences auraient mérité un meilleur traitement : la rencontre Daenerys – Jon attendue depuis des lustres, la mort de Petyr Baelish… Des événements décisifs pour la série, qu’on s’attendait à voir un jour, mais qui sont expédiés à cause du nouveau format. Après dans l’ensemble oui cette accélération fait du bien, car la série ne pouvait pas éternellement rester sur le même rythme.

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      1. C’est vrai que j’aurais bien aimé 2-3 épisodes de plus de tension croissante entre Sansa et Arya avec Baelish en marionnettiste, j’avais vraiment envie de voir où ça irait et ça s’est résolu un peu vite. Pareil pour faire accepter l’existence des Marcheurs Blancs, tout le monde proteste pour la forme mais pas bien longtemps ;)

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  2. Ahah, alors si l’on suit ton article, je ferais partie des fans éternels déçus qui pestent contre la forme ET le fond, pour le coup… Cette saison a été énormément trop décevante pour moi. Je trouve que Game of Thrones file d’ailleurs un mauvais coton depuis la saison 5 (concrètement, et ça n’engage que moi depuis la résurrection de Jon Snow, la série part un peu en sucette).

    Cette saison 7 souffre du syndrôme « Walking Dead » (qui elle aussi a pondu une septième saison très mauvaise) : excepté le premier épisode et le dernier, il ne se passe rien d’essentiel pour faire avancer l’intrigue. L’extermination des Frey/Tyrell/Martell~Sand est courue d’avance (donc bon, niveau élément essentiel du scénario, on repassera…), et on est au courant depuis la saison dernière que Jon est en fait Aegon l’héritier légitime du Trône de Fer.

    Pendant les cinq épisodes restants, on est condamné à voir Daenerys se faire damer l’avantage par Cersei via l’opération du Saint Esprit (vu qu’elle termine la saison 6 sans argent, sans amis, sans alliés et sans famille quand même hein)(alors que Daeny a des Immaculés, des Dothrakis, des dragons, Tyrion et Varys dans la poche). Logique.

    En même temps, Cersei est devenue experte en stratégie militaire d’un coup et Tyrion a posé son cerveau dans un coin pour faciliter les choses à sa soeur, c’est plus pratique comme ça.

    Le format en sept épisodes nuit vraiment à l’ensemble en terme de cohérence et la série y perd toute la subtilité que je lui connaissais jusque là. Faut conclure oké, mais on peut faire les choses correctement. Par exemple, en inventant un plan un peu moins idiot que d’aller récupérer un mort au delà du mur par groupe de sept.
    Et puis, l’histoire d’amûr Daeny/Jon, je ne m’y fais, je trouve ça trop gros (paie les références lourdaudes à la supposée infertilité de madame).

    Certes, cette saison 7 est spectaculaire mais tout est gâché par la rapidité avec laquelle on traite TOUS les personnages et leurs interactions (comme cette petite réunion de groupe dans les deux derniers épisodes où tout le monde discute avec tout le monde, en mode cousinade à la bonne franquette). Le pire reste le traitement réservé aux personnages théoriquement malins, stratèges et manipulateurs (Tyrion, Varys et Littlefinger), à qui l’on doit un grosse partie du vaste bordel actuel : quand le premier perd l’usage de ses neurones, les deux autres se transforment en tapisserie. C’est d’un désolant…

    J’étais contente de voir les enfants Stark reprendre enfin la place qui leur est due (notamment l’envol de Sansa, que j’attends depuis la saison une) mais c’est traité tellement par dessus la jambe (ah bah oui hein, faut bien assurer le temps d’écran de Jon&Daeny) …

    Quand je pense que la saison 8 contiendra un épisode de moins, je dois bien avouer que ca me fait peur. Je pense que je suis aussi « dure » avec cette saison parce que c’est une de mes séries préférées, qui m’avait appris qu’on pouvait être vraiment exigeant, même avec un produit de fantasy destiné à la télévision. Donc la voir se vautrer dans tant de facilités et de raccourcis scénaristiques (coucou l’épisode Beyond the Wall), ca me fait mal au cœur… 😦

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    1. Je pense qu’il y a méprise des le début : Game of Thrones n’a jamais rien été d’autre que de la fantasy, un sous-genre littéraire très divertissant mais qui n’a pas vocation à être autre chose. La série après s’être appuyé dessus doit conclure, et assume réellement son statut. Les premières saisons passaient énormément de temps à placer et exposer ses personnages, ambitieux ou non, malchanceux, violents ou perdus. Maintenant il est nécessaire d’y mettre fin et ça passe par un coup d’accélérateur : quand tu parles de Tyrion qui met son cerveau de côté, d’un plan foireux (le marcheur blanc à ramener), c’est au contraire pour moi quelque chose d’intéressant. Les personnages ne sont pas infaillibles et dans ces temps d’urgence et de guerre, les erreurs sont commises. Et ce n’est pas fait par hasard, ce n’est pas une erreur des scénaristes, l’objectif est de porter un coup à des personnages qui se croyaient invincibles.

      Quant à la romance, sans être fan de celle-ci, j’ai du mal à comprendre pourquoi elle hérisse tant les poils des fans. N’est-elle pas annoncée depuis des années ? Tout a été mis en place pour que ces deux-là se trouvent, s’aiment et que la question de l’infertilité se pose. Si c’est parfois un peu lourdaud, c’est toute la série depuis ses débuts qui a œuvré pour en arriver là. Si la romance n’a surpris personne, c’est parce qu’on l’a tous vu venir il y a des années.

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      1. Je ne parle pas de personnage infaillible, simplement de cohérence vis à vis des six précédentes saisons. Concernant Tyrion, je n’ai absolument rien reconnu de tout ce qu’on m’a montré du personnage jusque là… Ce qui était extrêmement gênant, pour ma part.
        Pour ce qui est de la fantasy (même si j’en lis pas spécialement des masses donc pas experte du truc), on est au courant depuis le premier épisode de la saison une. La série s’ouvre sur une scène montrant les Marcheurs blancs de manière relativement explicite (des yeux bleus qui brillent dans le blizzard, c’est pas courant). Arrivent ensuite les dragons, qui sont inséparables de Daenerys, sans parler du fait qu’elle est elle même insensible au feu. Ce n’est pas le fait que cela prenne une place prépondérante dans cette saison qui me dérange, c’est la manière dont c’est fait, en sacrifiant tout le reste (notamment l’intrigue à Winterfell, avec les enfants Stark et Littlefinger).
        Concernant leur relation, je trouve ca facile et amené comme un cheveu sur la soupe en deux coups de cuillères à pots. Le format habituel de dix épisodes aurait probablement permis de gommer la plupart de ces impressions de grossièreté et de facilité qui m’ont plombé le visionnage, je pense.

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        1. Oui c’est ce que je pense aussi, certaines situations étaient trop vites expédiées. Le nouveau rythme me plaît plutôt bien (c’est assez proche de ce que j’espérais pour une pré-conclusion, après que tout ait été mis en place), mais la contrepartie c’est des éléments trop vite survolés. Je crois que Petyr Baelish c’est l’arc qui m’a déçu : personnage que j’aimais bien, il tombe en l’espace d’un demi-épisode sur un retournement de situation improbable. Si je comprends tout à fait ce qu’ils ont voulu faire (le manipulateur manipulé), ça tombe comme un cheveu sur la soupe.

          Quant à Tyrion je n’ai pas eu ce sentiment. J’ai plutôt eu l’impression que sa rancœur envers sa famille guide peu à peu ses pas, alors que jusque là il tentait de garder la tête froide. C’est une évolution qui me semble assez logique pour un personnage qui arrive bientôt au point où il pourra décider (ou non) de se venger.

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  3. Il y a résolument un problème de rythme dans cette série. La saison 7 est bien trop expéditive par rapport aux autres. Mais un regain d’énergie ne me dérange pas outre mesure : le traitement des personnages et les mises en situation étaient anormalement longues dans les épisodes précédents. Là au moins on ne s’ennuie pas. Au fait je me suis mis à GLOW et je suis fan ! ;-)

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