10 Cloverfield Lane, un huis clos angoissant

C’est le 16 mars 2016 qu’est revenue au cinéma la licence Cloverfield, avec un deuxième film intitulé 10 Cloverfield Lane. Sous ce qui semble être une adresse, se cache un huis clos dans lequel trois personnes essaient de cohabiter dans un bunker alors qu’une catastrophe s’est produite à l’extérieur.

Alors qu’elle vient de se disputer avec son fiancé, en pleine nuit Michelle (Mary Elizabeth Winstead) fuis son domicile et roule dans la campagne de Louisiane. Tandis que la radio annonce des coupures d’électricité dans plusieurs villes ds Etats-Unis, elle a un accident de voiture. Elle se réveille quelques heures plus tard dans une chambre où sa jambe est enchaînée à un mur. Un homme prénommé Howard (John Goodman) lui explique qu’il l’a sauvée de peu en la ramenant dans son bunker alors que la région a été attaquée, mais il est incapable de dire qui, ou quoi, est responsable de cette catastrophe. Michelle fait également la rencontre d’Emmett (John Gallagher Jr.), un voisin d’Howard qui prétend avoir vu l’attaque juste avant de rejoindre le bunker.

L’enfer, c’est les autres

10 Cloverfield Lane ne reprend aucun des codes de son prédécesseur : pas d’assaut d’alien sur une ville, de héros qui fuient et de shaky cam. Ici le ton est bien différent et beaucoup plus posé. Aux courses incessantes des héros de Cloverfield, sa «suite» répond par un huis clos dans un minuscule bunker où les personnages passent le plus clair de leur temps dans le salon. Entre repas et jeux de société, la fin du monde n’offre pas beaucoup de distractions.

Le réalisateur Matt Reeves a préféré mettre en avant les relations entre les personnages. Si Michelle est obsédée par l’envie de comprendre ce qui se passe dehors, Howard et Emmett semblent se résoudre à l’idée qu’il faudra rester ensemble dans ce bunker pendant de nombreuses années. Heureusement le film ne se limite pas à ça, et une intrigue virant au thriller se met rapidement en place quand Michelle commence à soupçonner Howard de ne pas être complètement honnête sur ce qui s’est réellement passé. La menace est donc déplacée et le réalisateur joue avec le spectateur en lui faisant croire tantôt à une attaque extérieure, tantôt à un danger venant de Howard.
La bande son est également un élément important, celle-ci nous aidant à passer d’une émotion à une autre. Si on se met à sourire en voyant John Goodman se dandiner devant son Jukebox, les choses sont toutes autres quand on passe à des musiques plus stressantes. Sans faire de folies, la bande son de 10 Cloverfield Lane est convaincante et occupe une place importante dans l’ambiance du film.

I think we’re alone now

Le film a semé la discorde parmi ceux qui ont aimé le premier Cloverfield. En effet, cette «suite» n’en était originellement pas une, il s’agissait d’un film tout à fait indépendant qui devait s’appeler The Cellar. Toutefois après que le projet ait été repris en main par Paramount il a fallu réécrire le script pour faire le lien avec le film de 2007. Malheureusement le lien est très limité et donne lieu à des scènes (tournées plusieurs mois après le tournage initial) pas vraiment dans le ton du reste du film, et dont on se serait bien passé. Le producteur du film J.J. Abrams, parle de «lien de sang» avec Cloverfield, un moyen comme un autre de se convaincre qu’il existe la moindre relation entre les deux films.

10 Cloverfield Lane est tout de même un bon huis clos. Porté par une excellente prestation de John Goodman, la tension est très présente et le spectateur est invité à se poser plein de questions sans jamais vraiment savoir quelle est la véritable menace. L’angoisse est bien présente et je ne me suis pas ennuyé une seconde, finalement seule sa fin m’a déçu et je pense que la plus grande faiblesse de ce film, c’est d’avoir tenté d’établir un lien avec Cloverfield.

3 commentaires sur “10 Cloverfield Lane, un huis clos angoissant

  1. Ah bah mais j’ai bien aimé justement ce lien qu’ils ont tenté d’instauré. Je trouve que du coup, ça surprends bien à la fin tellement ça tranche avec l’ambiance et le thème initial du film. x)

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      1. J’ai eu l’impression que ça arrivait comme un cheveu sur la soupe, avec un acte d’héroïsme malvenu alors que le film tente de nous présenter des personnages réalistes :/

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