Gravity Rush 2 est un jeu vidéo exclusif à la Playstation 4 sorti début 2017. Suite directe de son prédécesseur, le jeu est réalisé par Keiichiro Toyama (Silent Hill, Forbidden Siren) au sein du Japan Studio de Sony, et nous entraîne dans un nouveau monde où a été « aspirée » l’héroïne Kat.
Alors que Hekseville est en pleine reconstruction après les événements du premier opus, Kat est touchée par une tempête gravitationnelle qui l’aspire et l’envoie l’étrange village minier de Banga. Recueillie par l’énigmatique Lisa, elle aide les habitants à récupérer du minerai afin de survivre, dans un monde où une poignée de riches contrôlent l’ensemble du commerce et asservissent les plus pauvres.
Resistance and Extermination
Placé dans un monde fantastique où un chat noir, quasi mystique, lui donne des pouvoirs inexpliqués, l’héroïne Kat peut utiliser la gravité comme bon lui semble. Jouer la gravité permettra de flotter, se déplacer en volant et marcher sur les murs, provoquant un sentiment de liberté total extrêmement jouissif. Avec ça, Kat dispose de quelques coups à sa disposition pour se défaire des nombreux ennemis sur son chemin, des coups que l’on pourra améliorer au moyen du minerai récupérable ici et là. On est donc en terrain connu, avec une suite qui pour l’essentiel va se cantonner à mettre Kat et ses nouveaux amis face à une menace différente du premier opus mais tout aussi dangereuse. Il faudra enchaîner les missions pour rendre le pouvoir au peuple, dans ce qui apparaît comme un pamphlet contre le capitalisme : des travailleurs qui récupèrent le minerai, et une poignée de personnes qui s’enrichissent avec celui-ci en le rachetant au plus bas prix afin d’en tirer le maximum de bénéfices. Le consentement des travailleurs n’est pas vraiment requis puisque, ceux qui s’opposent à cet ordre des choses seront sévèrement réprimés.
C’est une société déplaisante, avec des personnages antipathiques et un semblant de complot en arrière plan : sans être fou, le scénario se suit tranquillement mais manque clairement de quelque chose. Pas vraiment de scène « épique » ni mémorable, on fait la vingtaine de missions sans trop s’intéresser aux destins des personnages et avec la vague impression d’avoir déjà vu ça des centaines de fois.
Heureusement, on retrouve ce qui faisait la force du premier. En effet, initialement prévu sur PS Vita où le premier opus était l’une des meilleures exclusivités, Gravity Rush 2 a fini par être développé sur PS4 mais pour autant en a gardé les meilleurs éléments. On retrouve ainsi la plupart des mécaniques du premier (les fonctions tactiles en moins) qui provoquent instantanément ce même plaisir de contrôler Kat et de s’amuser avec la gravité, permettant de « voler » d’un bout à l’autre de la gigantesque map sans trop se fatiguer. Le tout accompagné d’une bande son des plus sympathiques. Cependant cette map semble elle-aussi manquer de quelque chose, peut-être des lieux vraiment mémorables comme le quartier de fête de Hekseville. Cependant, je dois avouer que le charme opère toujours, encore plus lorsque l’on avance suffisamment dans le jeu et qu’on retrouve des têtes et environnements qui rappellent de bons souvenirs.
Chat cosmique
Là où le bât blesse, au-delà d’une histoire pas vraiment captivante, c’est sur les activités secondaires. Bien qu’il y ai énormément à faire, il est bon de constater que ces quêtes secondaires se ressemblent toutes, n’apportent pas grand chose et se résument souvent à battre une bande d’ennemis qui font soudainement leur apparition, livrer des paquets ou prendre des photos de touriste. Ainsi, si le contenu paraît au premier abord gigantesque, j’ai eu vite fait de me concentrer sur la quête principale et ne plus jamais retourner du côté des quêtes secondaires tant l’ennui commençait à se montrer.
Mais malgré cela et une quête principale qui manque d’un petit quelque chose, je dois dire que je garderai un bon souvenir du jeu. Et ce rien que pour le tout dernier chapitre, « caché » (un premier générique de fin apparaît avant qu’il soit jouable, en passant par une quête secondaire), qui vient expliquer les origines de Kat et donner une nouvelle envergure à un personnage qui restait jusque là extrêmement mystérieux.
Gravity Rush 2 est finalement loin de la qualité que j’attendais. C’est une suite sympathique qui conserve le charme du premier et son gameplay tout à fait jouissif. Du côté de l’histoire, c’est frustrant de devoir attendre la toute fin et un chapitre presque caché (qui n’a rien à voir avec le reste du scénario) pour enfin avoir le sentiment d’avancer dans cette histoire pleine de mystères. Du coup c’est un bon jeu, c’est sympathique, mais ce n’est pas le jeu que j’attendais. Je me suis peut-être fait trop de films, imaginé trop de choses, mais c’est bien la déception qui domine.