King Kong, le gorille géant, a alimenté de nombreux films depuis sa création en 1933. Soucieux de créer un « MonsterVerse » qui réunirait les plus grands monstres du cinéma, la société de production Legendary qui a déjà produit Godzilla il y a trois ans propose cette année Kong: Skull Island, un film réalisé par Jordan Vogt-Roberts et mettant en scène le fameux gorille.
En 1944 pendant la Seconde Guerre Mondiale deux pilotes s’écrasent sur une île du pacifique. Sauvés par leurs parachutes, ils s’engagent dans un nouvel affrontement à terre, mais l’impensable apparaît à eux : un monstre géant les approche.
En 1973 alors que la Guerre du Vietnam prend fin, le chef Bill Randa (John Goodman) d’une organisation secrète américaine nommée Monarch convainc le gouvernement de financer une expédition sur une île inexplorée entourée d’un orage perpétuel. Alors qu’il est sûr qu’il existe des montres géants venant de cette île, il ne dit rien aux militaires qui l’accompagnent à la tête desquels se trouve le Lieutenant Preston Packard (Samuel L. Jackson), ainsi qu’au mercenaire James Conrad (Tom Hiddleston) et la reporter photo Mason Weaver (Brie Larson) qui l’accompagnent. Cependant, à peine arrivés sur l’île, ils vont découvrir la réalité…
Run Through the Jungle
Après le très (très très…) moyen Godzilla en 2014, l’annonce d’un « MonsterVerse » qui réunirait les monstres les plus connus du cinéma ne faisait pas rêver grand monde. Pourtant je dois dire que les bandes annonces successives m’ont donné très envie de voir ce Kong: Skull Island, grâce à une image soignée et un casting de rêve. Et finalement, le film tient ses promesses.
En évitant de retomber dans les travers d’un Godzilla où le monstre en question n’apparaissait que trop peu, et trop tard dans le film, Kong se montre dès les premières minuts et est le personnage central du film. Son comportement et ses actions sont fascinantes, me faisant retomber en enfance quand j’étais encore captivé par la mythologie entourant le personnage. Et c’est bien le plus important, car s’il serait simple de critiquer Kong: Skull Island avec quelques dialogues ras des pâquerettes et des personnages d’un cliché terrible, je n’y suis allé que pour prendre plein d’action dans les dents et voir un gorille géant taper un lézard géant. J’ai été servi.
Si Kong: Skull Island fonctionne aussi bien, c’est en effet parce que Jordan Vogt-Roberts a su saisir l’essentiel de ce qu’on attend d’un tel film : des monstres géants qui s’affrontent, avec des humains en détresse et un semblant de début d’histoire d’amour entre le gorille et la jeune femme. Ces sentiments, cette compréhension qui lie les humains au gorille permettent de dépasser le simple stade de « film d’action où des grosses bêtes se tapent dessus » pour devenir ce que doit être King Kong. Et le réalisateur américain a su allier les deux : avec une première partie extrêmement violente où l’on saisit les nombreux dangers de cette île inconnue, où les animaux à peu près normaux cotoîent des araignées géantes, oiseaux démembreurs et lézards des ténèbres, puis une deuxième partie où s’installe un sentiment de confiance entre les principaux protagonistes et le gorille. Au-delà de ça, c’est un film très bien produit et dans les standards des blockbusters hollywoodiens, avec un humour plus ou moins bien dosé et des personnages rapidement attachants. Bien qu’on ne sache pas grand chose d’eux, il n’est pas difficile d’aimer les personnages de Tom Hiddleston et Brie Larson, tandis que ceux de John Goodman et Samuel L. Jackson sont de véritables têtes à claque. Mais c’est le but, ce manichéisme évident est là pour nous rappeler qu’on ne va pas voir quelque chose de très profond, juste l’histoire d’un gorille géant plus humain qu’il n’en a l’air.
Bad Moon Rising
Toutefois Kong: Skull Island ne fait pas un sans faute et possède quelques défauts, même dans son genre. Par exemple le lézard géant qui est annoncé par un des protagonistes pendant de longues minutes, faisant craindre une créature horrible, est finalement très décevant lorsqu’il apparaît à l’écran. J’ai du coup eu cet arrière goût d’inachevé lors du combat final. Je m’attendais à une surprise, quelque chose de grandiose, mais en fin de compte c’était assez convenu. Dans un autre genre, le personnage de Samuel L. Jackson peut devenir un peu lourdingue au bout d’un moment. Il est l’auteur de la plupart des « vannes » du film, même à des moments qui ne s’y prêtent pas, et c’est assez rare de rire à ses interventions. Un personnage qui en fait trop.
Kong: Skull Island avait un seul objectif, et il le fait bien. Je suis allé voir des monstres géants qui s’affrontent et j’ai été servi, au contraire d’un Godzilla qui faisait tout sauf ça. Pendant deux heures, c’est un véritable film d’aventure où l’on ressent la dangerosité de cette île et les enjeux qui sont les siens avec un Kong qui y règne en Roi. Pas le film de l’année, Kong: Skull Island est un bon blockbuster, parfois jouissif, où l’on ne s’ennuie pas du début à la fin.