Un temps d’arrêt, pour mieux repartir ?

La Tentation Culturelle fête ses sept ans aujourd’hui. Lancé l’après-midi du 9 mai 2016 avec la firme intention de parler de cinéma, puis plus tard de jeux vidéo, de comics ou encore de mangas, à ma manière, avec mes émotions et mes mots, ce blog a représenté une très grosse partie de mon activité en ligne et de mon quotidien. Mais après y avoir énormément réfléchi, et pour différentes raisons, je me permets en ce septième anniversaire de mettre un terme, peut-être temporaire, à cette aventure qui a mise sur mon chemin beaucoup de belles personnes.

Quand j’ai décidé de lancer La Tentation Culturelle ce jour de mai 2016, c’était autant pour transmettre mon amour du cinéma que comme un exutoire. Je me suis rendu compte que, me réfugier dans l’écriture était non seulement une passion, mais aussi un moyen de m’échapper émotionnellement des tracas d’un quotidien pas toujours évident, d’un train-train parfois un peu démoralisant. Mais aussi un moyen de partager avec de parfait·es inconnu·es ce fameux objet cinématographique qui, je l’espère, a encore vocation à rassembler les foules et à faire vivre des émotions communes à des personnes qui ne se croiseront plus jamais, l’espace de deux heures dans une salle de cinéma.

Le poids des années, mais un amour irréversible

Tout n’a pas été idéal, je me prends souvent à pester dans me coin contre le fameux twitter cinéma, qui n’a cessé au fil des années de s’inventer des polémiques ridicules pour se taper les un·es sur les autres sous prétexte de trouver qui est un·e vrai·e cinéphile. Et puis, il y a eu le Covid, une période évidemment compliquée pour tout le monde, destructrice pour certaines, qui a considérablement changée nos habitudes. Je dois l’avouer, je ne fréquente plus les cinémas avec la même assiduité qu’avant, pour une raison que j’ai du mal à m’expliquer. Peut-être parce que l’habitude de se réunir au ciné s’est perdue, ou parce que ces nombreux mois de confinement ont irrémédiablement changé ce dont on a besoin au quotidien. Cela a inévitablement réduit le nombre de films que j’ai pu voir ces trois dernières années par rapport aux années précédentes, mais cela m’a sûrement conduit à mieux choisir ce que je découvrais, et à mieux l’apprécier, sans la pression du blogueur débile que j’étais qui pensait qu’il fallait voir tout ce qui sortait au ciné pour satisfaire sa propre passion.

Pourtant, l’amour du cinéma est toujours là, mais un amour peut-être moins communicatif. Je dois l’avouer, il y a très certainement quelque chose de libérateur dans le fait de regarder un film au cinéma ou sur un support vidéo sans avoir à prendre de notes, à envisager l’angle critique du film, à ce que cela va représenter de charge de travail (certes passionné, mais travail quand même) en rentrant chez moi le soir, ou bien le week-end suivant si je n’ai pas eu le temps. Il y a aussi ce sentiment libérateur de ne plus avoir à se caler sur l’actualité, avec la possibilité d’ignorer certaines sorties pour les rattraper plus tard en sortie vidéo, à pouvoir finalement écrire plus occasionnellement et moins assidûment sans avoir à respecter une quelconque date de sortie pour éviter de n’être qu’une ombre que personne ne lit. Car certes, je n’ai jamais écrit pour être lu, mais chaque fois que l’un de mes articles a été partagé, commenté, ou a vu ses lectures exploser, j’étais bien heureux de savoir que j’avais pu communiquer, souvent maladroitement, mes émotions à des gens que je ne connaissais pas.

Un chemin solitaire, parcouru à plusieurs

Alors tous ces éléments ont fait qu’au fil du temps, l’activité du blog s’est réduite. Ces deux dernières années, je ne faisais plus qu’un ou deux articles par mois, et puis plus aucun depuis novembre 2022. Ce n’est pas faute d’y avoir pensé : les brouillons inondent mes Pages sur iCloud, tandis que mes brouillons WordPress sont trop nombreux pour que je me souvienne de chacun d’entre eux. De nombreuses idées d’articles, d’œuvres dont je voulais parler, mais pour lesquels je ne trouvais jamais le temps. Soit parce que je préférais en fait savourer d’autres œuvres sur mon temps libre (et les personnes qui suivent mes threads sur twitter le savent), soit parce que j’avais des impératifs d’écriture ailleurs. Toutes les excuses étaient bonnes pour repousser au lendemain, jusqu’à ce que je réalise que ce blog ne correspond plus, aujourd’hui, à ce que j’ai envie de faire.

Pourtant j’ai une affection infinie pour celui-ci. La Tentation Culturelle m’a notamment permise de faire la rencontre d’un certain Benji, avec qui s’est lancé le projet un peu fou de Pod’culture sur lequel je prends un plaisir formidable à écrire et à streamer, mais aussi et surtout à partager avec les belles personnes composant l’équipe, c’est-à-dire Hauntya, F. de l’O, Reblys et Aleksseli, sans qui cette aventure n’aurait aucun sens. Et c’est peut-être là la plus grande réussite de mon blog : je voulais partager mon amour des nombreuses œuvres qui animent mon quotidien et cette joyeuse bande me permet encore de le faire, même si cet amour se traduit souvent en propagande pour Yakuza à leur plus grand regret.

Une fin qui n’est que temporaire

Cela ne signe toutefois pas la disparition du blog. La Tentation Culturelle restera accessible à la même adresse et son contenu reste en lecture libre. Toutefois comme ces derniers mois vous ne me lirez désormais plus que sur Pod’culture ainsi que sur JeuxOnLine. Il est tout à fait possible que je revienne un jour sur ce blog, lui offre une deuxième vie et me lance dans un nouveau chapitre. Mais après sept années exceptionnelles en sa compagnie, il est temps de prendre du recul pour, à l’avenir, faire encore mieux.

Et puis maintenant c’est à vous que j’ai envie de m’adresser, lecteur·ices d’un jour ou de nombreuses années, personnes tombées par hasard sur un blog sans prétention. Que vous étiez d’accord ou non avec moi, vous m’avez parfois fait part de votre visionnage d’un film, ou lecture d’un comics, ou que sais-je, que vous n’auriez pas tenté avant de tomber sur ma critique. C’était toujours un immense plaisir de pouvoir partager avec vous, de lire vos mots sympathiques et de savoir que vous avez parfois pu découvrir de belles choses grâce à ce blog. Merci à vous, et à la prochaine.

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