Uncharted 4 : A Thief’s End, un final en apothéose

Quatrième et dernier opus de la saga, Uncharted 4 se déroule quelques années après les événements du précédent. Nathan Drake en a terminé avec les aventures dangereuses et a décidé de se ranger dans une tranquille avec Elena. Toutefois, la réapparition du frère de Nathan va le pousser à repartir à l’aventure pour la mission la plus dangereuse de sa vie.

Alors qu’ils sont sur la piste du célèbre pirate Henry Avery, les frères Nathan et Sam Drake s’infiltrent dans une prison du Panama avec l’aide de Rafe Adler, où a été pendu Burnes le partenaire d’Avery, dans l’espoir de trouver un nouvel indice. Ceci fait et alors qu’ils s’échappent Sam se fait tirer dessus, forçant Nathan et Rafe à partir sans lui.
Quinze ans après Nathan s’est retiré et travaille paisiblement pour une société de sauvetage. Un soir alors qu’il revient du travail, Sam lui rend visite et lui révèle qu’il a été sauvé par les médecins de la prison, et condamné à la prison à perpétuité. Il a pu s’échapper plusieurs années plus tard grâce à l’aide du baron de la drogue Hector Alcazar qui souhaitait l’utiliser dans le but de trouver le trésor d’Avery. Sam affirme qu’il a trois mois pour trouver le trésor s’il ne veut pas mourir. Devant l’urgence de la situation, Nathan accepte de l’aider et se remet aux affaires…

Libertalia

Uncharted reprend tous les codes des jeux et films d’aventure. Véritable Indiana Jones en puissance, Nathan Drake se met cette fois-ci à la recherche du trésor d’Henry Avery. Il s’agit d’un pirate du XVIIème siècle qui aurait lui-même dérobé ce trésor dans un navire du Grand Moghol. Cela va mener notre aventurier à Madagascar et la fameuse cité de Libertalia, une légende bien connue des amateurs de piraterie. C’est ainsi qu’est lancée l’ultime aventure du héros, qui le mènera une fois de plus dans des situations incroyables.

Aux côtés de Nathan, on retrouve le vieux baroudeur Sully et la journaliste Elena, tous deux des aides précieuses qui permettent à Nathan d’atteindre ses buts et qui nourrissent des dialogues toujours aussi savoureux. Car c’est bien là que les Uncharted se distinguent des Tomb Raider (série à laquelle il emprunte beaucoup),  malgré un scénario plutôt classique pour le genre, ce quatrième opus ne déroge pas à la règle et nous offre une multitude de dialogues et de vannes bien senties. Toujours dans le bon ton, il est rare de ne pas sourire ou de se prendre d’affection pour tous ces personnages qui font comme ils peuvent pour s’en sortir au milieu d’un sacré merdier. Cette réussite est aussi et surtout due à un voice acting d’une excellente qualité. Les personnages sont portés par des acteurs qui connaissent bien leur job (Nolan North, Troy Baker, Emily Rose, Richard McGonagle…) et jouer le jeu en VO est quasi obligatoire pour en profiter à fond.

Bien que le scénario soit dans la veine des précédents épisodes, Uncharted 4 se distingue clairement dans sa structure et son ambiance. En effet à l’image des aventures de Nathan Drake qui ne se passent jamais comme prévu, le développement du jeu a connu quelques déboires avant d’arriver sur les étales. Plusieurs fois repoussés, il a surtout connu un tournant lorsque Amy Hennig, scénariste et directrice créative des Uncharted, a quitté le studio Naughty Dog en 2014. Afin de palier au problème, Neil Druckmann et Bruce Straley, les directeurs de création du jeu The Last of Us ont pris la place à la tête du développement d’Uncharted 4. Et ce changement de têtes pensantes a largement influé le jeu puisque si on retrouve bien les personnages tels qu’on les connaît, le jeu est moins chatoyant, moins porté sur l’humour et la légèreté que les précédents.
Dans un univers plus sombre, avec un héros qui se pose des questions sur sa vie, ce qu’il a accompli et son avenir, on sent clairement la patte des créateurs de The Last of Us, préférant sacrifier parfois le spectacle au profit du réalisme. Bon, sauf quand il faut grimper 100 mètres de falaise en lançant des petites blagues de temps en temps à peine essoufflé.
Autre importante différence avec ses prédécesseurs, les combats se font beaucoup moins présents et moins longs. Si on affronte des hordes d’ennemis sur la fin, l’extrême majorité du jeu est faite d’exploration et peut donc causer quelques soucis de rythmes pour certains ; me concernant c’était un régal tant je préfère l’exploration à l’action.

Une rétine en moins, une !

Là où le jeu impressionne, c’est sur la technique. Avec un framerate impeccable (limité à 30 images par seconde en solo, mais stable, et 60 en multijoueur), des environnements beaux à en crever et des personnages aux expressions et animations impressionnantes de réalisme, Uncharted 4 se paie le luxe d’être le plus beau jeu sur Playstation 4, et je dirais même le plus beau jeu de tous les temps. En y jouant impossible de ne pas s’arrêter tous les cinquante mètres pour admirer le paysage, prendre des screenshots et se demander comment la console peut faire tourner un tel jeu. A l’heure où les rumeurs vont bon train sur la sortie prochaine d’une PS4 plus puissante, Naughty Dog met une claque à tous les développeurs paresseux en montrant qu’une console plus puissante ne sert à rien si on ne l’exploite pas correctement. Coutumier du fait, les développeurs du studio basé à Santa Monica avaient déjà décollé plus d’une rétine avec Uncharted 2, 3 et The Last of Us sur PS3 à l’époque, aujourd’hui on se demande jusqu’où ils vont aller sur PS4 et je n’ai qu’une hâte : voir The Last of Us 2.

Au-delà de la technique pure, c’est la direction artistique qui fait son petit effet. L’univers de la piraterie nous mène dans des endroits enchanteurs et plutôt variés. Ecosse, Madagascar et ses archipels, les environnements sont divers et font rêver. Chaque étape de l’aventure est une invitation à rêver et voyager. Souvent contemplatif, le jeu nous propose tout de même des scènes d’action inoubliables dans le genre qui a fait la notoriété de la saga.
Cette direction artistique se met au service d’un level design de qualité. Avec des environnements plutôt ouverts et une multitude d’embranchements, nous laissant souvent le choix entre l’infiltration et l’action.

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Un final à la hauteur

Impeccable sur la forme mais également sur le fond avec un scénario bien maîtrisé, des rebondissements, des personnages toujours aussi attachants et des dialogues de qualité, Uncharted 4 reprend le meilleur de la série tout en y ajoutant une touche d’humanité et de réalisme grâce à l’intervention des créateurs de The Last of Us. Le jeu ne déçoit pas, il est clairement à la hauteur d’une série qui aura marqué les consoles de Sony et qu’on n’oubliera pas de si tôt. A la rigueur s’il faut critiquer quelque chose, ce serait probablement le mode multijoueur auquel je n’ai jamais adhéré. Celui-ci n’apporte pas grand chose par rapport à ceux qui étaient disponibles sur les précédents, et reste aussi vide qu’oubliable.

Mais ce n’est pas important, car un Uncharted a surtout vocation à être un grand film d’aventure. Il s’inspire des meilleurs pour créer un univers dans lequel le joueur est immergé en s’imaginant dans la peau d’un aventurier téméraire. C’est efficace, plein d’émotions et d’émerveillement, la découverte de trésors et de cités anciennes est toujours un moment fantastique et il est techniquement quasi parfait. Certains lui reprocheront son rythme haché à cause de flashbacks et longues phases d’exploration, mais les développeurs ont pris un risque et il est, à mes yeux, payant. Que demander de plus ? Ah oui, le prochain jeu Naughty Dog, très vite, très très vite… Car avec Uncharted 4 : A Thief’s End, ils nous offrent un des meilleurs opus de la saga, certainement le plus complet et le plus abouti de la série. Désormais, on ne peut que fonder des espoirs énormes pour The Last of Us 2, le probable futur jeu du studio.

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