Triple 9, une bonne idée mal exécutée

Le réalisateur John Hillcoat propose dans Triple 9 une bande de flics corrompus qui, sous la pression de la mafia, sont contraints d’organiser un braquage. Mais rien ne se passera comme prévu.

L’action prend place à Atlanta, des flics corrompus attaquent une banque et volent un coffre fort dans lequel se trouve des informations sur un boss de la mafia russe. Au moment où Michael (Chiwetel Ejiofor) apporte le contenu du coffre à Irina (Kate Winslet), la femme du mafieux, celle-ci garde l’argent qu’elle leur avait promis et lui donne une nouvelle mission : s’introduire dans un bâtiment appartenant au gouvernement afin de voler d’autres information sur son mari. Pour ce faire, ils ont l’idée de déclencher le «999», c’est-à-dire le code envoyé aux unités de police lorsqu’un officier est à terre. Dans ce cas toutes les unités aux alentours se précipitent sur place, permettant aux flics corrompus de procéder au braquage en toute sérénité.

Le Heat du pauvre

Quand j’ai appris que John Hillcoat allait s’essayer au braquage, j’étais curieux, parce que le monsieur est habitué aux bons films et je voulais voir s’il allait être capable d’apporter quelque chose d’intéressant au genre.

Sur le modèle du film choral, on voit défiler une ribambelle de personnages censés s’effacer derrière l’intrigue. Malheureusement ils sont si effacés qu’on ne s’y intéresse pas, et comme pour compenser, ils sont pour la plupart des clichés ambulants. Entre Kate Winslet dans le rôle d’une mafieuse russe pas crédible pour un sou, Aaron Paul qui joue le camé un peu torturé qui en veut au monde entier (oui, son rôle de Breaking Bad) et les nombreux gros bras tatoués, méchants et pas beaux, on a l’impression de voir une parodie de film d’action. Du coup impossible pour le spectateur d’avoir la moindre empathie pour un des personnages, peu importe ce qu’il leur arrive, on ne s’y intéresse pas.
Et pour continuer sur les clichés, l’intrigue en est bourrée. On a droit au gamin qu’il faut sauver, des scènes presque larmoyantes «on va s’en sortir copain» et des mafieux judéo-russe (vraiment, sans déconner). L’histoire n’est pas très intéressante à suivre du coup, et heureusement les scènes d’action, notamment le premier braquage, sont plutôt sympas et bien réalisées.

Triple 9 partait pourtant plutôt bien : le 999 est une idée intéressante pour lancer un braquage, le casting est intéressant, la photographie de qualité et le rythme plutôt soutenu. Mais il pèche largement à cause d’un récit qui n’arrive pas à apporter quoique ce soit de neuf, et qui n’est finalement qu’un condensé de clichés.
L’annonce d’un film de braquage réalisé par John Hillcoat me laissait croire qu’on allait enfin voir un bon film du genre, mais l’élève ne dépasse pas le maître : Triple 9 n’arrive même pas à la cheville de Heat et finalement le film est à l’image du braquage en lui-même : une bonne idée, mais ça ne se passe pas comme prévu.

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