Les Gardiens de la Galaxie, un blockbuster au charme rétro

Premier film de super héros Marvel Studios à ne pas se concentrer sur un membres des Avengers, il était pour beaucoup un pari risqué. Réalisé par James Gunn et sorti en 2014, c’est le troisième Marvel à dévoiler une pierre de l’infini et c’est dans celui-ci qu’elles prennent réellement forme.

En 1988, alors que sa mère agonise dans une chambre d’hôpital, Peter James Quill (Chris Pratt) est enlevé par Yondu Udonta (Michael Rooker), chef craint d’une bande de Ravagers qui va dès lors l’élever comme tel… 26 ans plus tard, il est devenu Star-Lord, Ravagers de son état et se retrouve, après avoir volé un globe et décidé de doubler Yondu, traqué aussi bien par Yondu que par Rocket Racoon, un raton laveur résultat d’expérience scientifique et son compère Groot, un humanoïde végétal, chasseurs de primes, que par Gamora (Zoe Zaldana), fille adoptive de Thanos le titan fou ou encore Ronan (Lee Pace), grand méchant du film, un Kree qui n’a de cesse de vouloir l’annihilation complète des Xandariens. Au fil de ces rencontres, une cause plus grande qu’eux va se révéler et faire d’eux de véritables Gardiens de la Galaxie.

Les pierres de l’infini, quézaco ?

Tout d’abord revenons sur cette histoire de pierre de l’infini. Extrêmement importante dans l’univers Marvel, ces gemmes, qui représentent les artefact les plus puissants au monde, ont permis de créer l’univers et tout ce qui le compose. Au nombre de sept dans les comics, il n’en a été mentionné que six pour l’instant dans l’univers cinématographique. La première que l’on a pu apercevoir se trouvait dans Avengers, avec la gemme de l’Espace (cachée dans le Tesseract) qui donne à son possesseur le pouvoir de se téléporter d’un bout à l’autre de l’univers. La seconde à être dévoilé est la pierre de la Réalité dans Thor : Le monde des ténèbres. Prenant la forme d’un liquide rouge (l’éther), elle donne à la personne qui la possède le pouvoir de matérialiser toutes ses envies et est considérée comme la plus puissante de toutes. Dans les Gardiens de la Galaxie, c’est la pierre du Pouvoir que l’on découvre. Portée par quelqu’un, cette gemme permet de donner une puissance surhumaine et confère des pouvoirs d’invincibilité. Elle permet également d’accroître le pouvoir des autres pierres de l’infini.

Depuis, il y a eu Avengers : L’ère d’Ultron où l’on a pu découvrir la pierre de l’Esprit. Cachée dans le sceptre de Loki, elle  permet à son détenteur d’avoir accès aux pensées de tous les êtres vivants qui l’entourent. Les deux pierres manquantes, si on excepte la septième, dénommé aussi pierre oubliée ou gemme de l’Ego qui contiendrait la conscience de Némésis, se trouvent être celle du Temps et de l’Âme. La gemme de l’Âme accorde la capacité de voler et manipuler les âmes, des vivants aussi bien que des morts. Elle a une conscience propre et a besoin sans cesse de nouvelles âmes. Et enfin la gemme du Temps donne le pouvoir de se déplacer dans le temps, ou d’observer une période précise sans s’y rendre.

Comment un walkman vole la vedette

A l’image de la première scène où l’on retrouve Peter Quill après son kidnapping, au milieu de ruines dans un décor lugubre, la musique lance direct le ton du film. Léger, en décalage complet avec l’environnement, la danse de Peter sur Come and Get your Love de Redbone, transforme ce qui aurait dû être une scène lugubre en un moment fun et surprenant.

La musique dans cet opus, aussi déjantée que décalée, est la véritable star du film. Très présente, elle donne toute son âme au film, retirant le drame des scènes tournées comme sombre et/ou violente comme ce moment fantastique de l’arrivée de nos lascars en prison (moment où la colère, la frustration et le danger devraient être à leur paroxysme) et qui, grâce a la bande son utilisée nous donne l’impression de visiter une simple fête foraine. Incarné par le walkman de Peter Quill, ce mix que l’on écoute avec lui tout au long du film représente tout ce qui lui reste de la Terre et de sa mère. Cette nostalgie que Peter ressent, nous la ressentons avec lui autant à travers les musiques rétro que par son attachement à ce walkman, vestige qui a presque sa place dans un musée à l’ère du digital, pour qui il est prêt à risquer sa vie (mais aussi celle de ses compagnons, les pauvres).

Outre la musique, ce qui fait la réussite de ce film c’est son humour. Les répliques font mouches, les duos sont bien huilés et les personnages sont funs. Et bien qu’ils possèdent tous un background impressionnant de tristesse, ce qui les rend agréablement plus complexe (comme cette scène touchante où Rocket, totalement bourré fait remarquer à ses « amis » qu’ils le considèrent tous comme inférieur car il est un animal), cela ne prends toutefois pas le pas sur la légèreté générale du ton choisi pour ce film (je crois que la blague de la « jambe » reste à ce jour ma préférée). Mais le côté comique ne serait pas aussi réussi sans les acteurs qui incarnent à merveille chacun de leur personnage, et je parle aussi bien pour Groot (impressionnant de candeur et d’innocence) que pour Rocket, qui sont pourtant réalisés en images de synthèse. Mention spéciale à la scène de « rencontre » entre nos héros où tout le monde cherche à mettre la main sur Peter et/ou son orbe, combat absurde au possible qui représente magnifiquement bien ce qu’est le film lui même : léger, décalé, avec un but bien précis et où personne ne peut gagner en jouant solo.

Comme tout bon space opera qui se respecte, les scènes de combats spatiaux sont soignées. Tout simplement grandioses, bourrées d’action et d’une beauté à couper le souffle, elles sont magistralement réalisées et associées à une bande son détonante, sont un pur moment de bonheur. On en prend plein les yeux et les oreilles et on se prend à souhaiter que les combats ne s’arrêtent jamais.

Gamora, personnage le plus raté du film

Comme dans tous les blockbusters, les héros sont définis de façon caricaturale dès le départ et la difficulté est ici augmentée par le nombre de protagonistes à présenter. Néanmoins cela est atténué par quelques scènes qui viennent épaissir nos personnages. La maladresse de Peter surprend et diffère agréablement des héros désinvoltes sans peurs et sans reproches que l’on a l’habitude de voir fleurir au cinéma ces temps-ci. Certains diront que c’est trop peu, pour ma part j’ai trouvé cela suffisant et me suis vite attaché à chacun d’entre eux grâce à ces petites touches.

Exception faite de Gamora qui ne parvient pas à se rendre aussi attachante que ses comparses. La faute à un jeu trop linéaire ou une réalisation qui n’a pas fait aussi mouche qu’avec les autres ? Il faut reconnaître que son passé est le plus tragique et que sa farouche volonté de s’en sortir malgré tout est très mal représentée. Quelques phrases et c’est tout. Alors que la colère qui est censée sous-tendre ce personnage devrait être aussi incandescente que celle qui a poussée Drax (Dave Bautista) à rejoindre Rocket, Peter et compagnie, elle n’est même pas effleurée. Et cela en fait un personnage quasiment unidimensionnel alors qu’elle a le potentiel pour être le plus intéressant du film. On rappelle que Gamora a été enlevée jeune par Thanos, torturée par celui-ci et façonnée afin de devenir son arme parfaite. Cet embrigadement aurait dû laisser plus de place à une zone grise dans sa personnalité, hors ce n’est pas le cas. Elle hait Thanos, n’a apparemment jamais été de son côté (bien qu’elle soit sa fille favorite) et le trahit à la première occasion sans remords, sans hésitation et accorde sa confiance à la vitesse de la lumière à Peter et ses amis. Ce traitement de la trahison de Gamora est très mal traité, tant du côté de Gamora comme je viens de le montrer que du côté de la révélation de celle-ci. En effet, si l’équipe de Peter est au courant de celle-ci, c’est parce que Gamora le leur a confié. Le reste des personnages, eux, ne sont pas censés le savoir. Pourtant Ronan parle à Thanos de la trahison de sa fille comme d’un fait avéré et il en va de même des Nova Corps. Cela gâche légèrement un film qui jusque là faisait pourtant un sans faute.

J’ai longtemps hésité à lancer ce film car comme beaucoup, je n’étais pas plus intéressée que cela par ces héros presque inconnus de l’univers Marvel. J’ai fini par me lancer et je ne le regrette absolument pas. Car bien qu’il possède quelques défauts, ceux-ci sont suffisamment minimes pour passer facilement inaperçu. Les Gardiens de la Galaxie est un véritable bijou d’image et de son, aux personnages réussis, à l’histoire prenante, aux combats spatiaux dignes de Star Wars, aussi fun que jouissif et qui, lorsque le clap de fin résonne, donne envie d’envoyer des mails au studio de production pour qu’ils accélèrent le lancement du 2. D’ailleurs je vous laisse, j’ai un mail à envoyer !

2 commentaires sur “Les Gardiens de la Galaxie, un blockbuster au charme rétro

  1. Les Gardiens de la Galaxie est probablement mon Marvel préféré avec Civil War, pourtant je ne suis pas particulièrement fan des comics. La bande son est juste fabuleuse, Rocket Raccoon m’a fait marrer et Chris Pratt dans le rôle de Star-Lord est vraiment top. Même avis que toi sur Gamora, j’y ajouterai que Zoe Saldana n’est pas une bonne actrice ce qui n’aide pas à donner le moindre intérêt au personnage. C’est un peu comme Garona dans Warcraft en fait, elle est la caution « sexy » du film.

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