Insaisissables 2, on prend la magie et on recommence

Insaisissables 2 fait suite à un premier film au succès retentissant malgré des critiques mitigées. Alors que le premier était réalisé par le français Louis Leterrier, c’est Jon M. Chu qui s’occupe de ce deuxième épisode où le casting fait également peau neuve avec l’arrivée de Lizzy Caplan en remplacement de Isla Fisher, dans un rôle différent.

Après avoir échappé au FBI dans un dernier show qui avait permis d’envoyer un magnat de la finance en prison, les Quatre Cavaliers sont de retour. Accompagnés par une nouvelle nommée Lula (Lizzy Caplan), ils se retrouvent sous le contrôle de Walter Mabry (Daniel Radcliffe), un chef d’entreprise véreux qui souhaite utiliser leurs talents pour subtiliser un objet à son concurrent. Dylan (Mark Ruffalo), Daniel (Jesse Eisenberg) et leur bande vont donc travailler pour lui dans l’espoir de révéler ses magouilles au monde entier.

This Magic Moment

Cette fois-ci l’action se déroule entre Macao et Londres, deux villes aux ambiances radicalement opposées qui apportent un charme particulier. Mais Insaisissables 2 fait partie de ces films où on a le sentiment que les scénaristes n’ont pas cherché bien loin à part copier ce qui a déjà fonctionné dans le précédent. On retrouve les mêmes situations, la même structure et la même formule magique. Dans le film de 2013 on nous présentait un à un les magiciens, ici la présentation des personnages est remplacée par un « que sont-ils devenus ? » qui ressemble à s’y méprendre à une introduction des protagonistes. Ensuite ils font la connaissance de celui qui va les manipuler, jusqu’au tour final qui rappelle largement le final du premier. Mais c’est encore une fois plutôt bien fait, puisque même s’ils n’hésitent pas à survoler certaines explications en se contentant d’effets de style et de « c’est magique », la sauce  prend une nouvelle fois et on se plaît à y croire et se laisser impressionner par l’illusion.

Il faut surtout compter sur l’arrivée de Lizzy Caplan au casting pour voir quelque chose de nouveau. Son rôle apporte une fraîcheur au petit groupe de magiciens et la personnalité de Lula fait qu’on s’y attache rapidement. Rapidement, elle éclipse l’actrice du premier en apportant une forme d’humour et d’énergie, ce qui fait qu’elle porte largement le film. A côté Merritt (Woody Harrelson) est toujours aussi sympathique, Daniel (Jesse Eisenberg) est toujours une tête à claques, Jack (Dave Franco) reste le beau gosse de service et Dylan (Mark Ruffalo) reste cet agent du FBI énigmatique, même si son secret est enfin révélé au grand jour. On est donc en terrain connu, le film reprend tout ce qui faisait les qualités (et les défauts) des personnages que l’on découvrait à l’époque, sans rien montrer d’autre de leurs personnalités.

Magic Copy

C’est là où le bât blesse, dans cette impression que le film n’apporte rien à la licence. S’il n’est pas mauvais, il ne prend clairement aucun risque. On retrouve les mêmes personnages dans les mêmes situations, et il fait l’erreur de multiplier les tours de magie et rebondissements pour impressionner le spectateur sans vraiment chercher une cohérence entre chaque tour, ainsi on se perd en cours de route. On ne cherche plus à comprendre la situation ni les alliances et rivalités et on se contente finalement d’être passifs devant l’histoire qui se déroule sous nos yeux. Une scène est particulièrement mémorable, celle qui met en avant le talent des personnages lorsqu’ils s’échangent une carte dans une pièce hyper sécurisée, mais le reste n’est qu’un enchaînement de scènes d’action et de tours de magie qui ressemblent beaucoup au premier film.

Je donne l’impression de ne pas avoir aimé le film, pourtant c’est l’inverse : Insaisissables 2 m’a parfois fait marrer, parfois impressionné et toujours diverti. Mais j’ai eu le sentiment de revoir exactement le même film qu’il y a trois ans, avec les mêmes situations et solutions, et un grand final qui aurait pu être celui du premier. C’est dommage de voir que la licence tourne en rond dès son deuxième opus, d’autant plus que la réalisation ne fait pas de miracles (mais compte tenu de la filmographie de Jon M. Chu, ça n’est en rien surprenant). La magie opère encore, mais pour combien de temps ? Un troisième film a déjà été annoncé, il faudra que le réalisateur et les scénaristes sortent de leur zone de confort s’ils souhaitent encore accrocher les spectateurs.

3 commentaires sur “Insaisissables 2, on prend la magie et on recommence

  1. Ben moi la scène de « magie » avec le jeu de carte dans la chambre forte je l’ais trouvé tellement too much avec des mouvements en veux-tu en voilà d’une si grande inutilité qu’elle m’a blasé et surtout pas impressionnée. Globalement les scènes de magie étaient nul à chier. la seule que j’ai trouvé splendide c’est à la fin avec les gouttes d’eau mais bon sang pourquoi l’ont-ils coupé si tôt ??

    Le final avec l’avion mon dieu que j’ai trouvé ça long ! On devine tellement ce qui va se passer avant que ça commence que s’en est devenu incroyablement ennuyeux. Bref, ce film m’a grandement déçue et s’il n’y avait pas eu Lula, j’aurais vraiment regretté mon déplacement.

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