Rogue One: A Star Wars Story, les héros oubliés de l’Alliance

Depuis le rachat de Lucasfilm, Disney s’est lancé dans la production de nombreux films Star Wars : trois épisodes principaux (dont l’Episode 7 sorti l’année dernière) et quelques spin-off. Rogue One est le premier de ceux-là, sous-titré « A Star Wars Story » il s’intéresse à la mission de l’Alliance rebelle consistant à chaparder les plans de l’Etoile de la mort.

En pleine guerre civile mettant aux prises l’armée de l’Empire et l’Alliance rebelle, la jeune Jyn Erso (Felicity Jones) se retrouve impliquée dans une mission rebelle visant à mettre à neutraliser la nouvelle arme de l’Empire, qui selon les rumeurs pourrait anéantir des planètes entières. Aidée par son coéquipier Cassian Andor (Diego Luna), un droïde impérial ainsi que les mercenaires Chirrut (Donnie Yen) et Baze Malbus (Jiang Wen), elle devra retrouver son père Galen (Mads Mikkelsen) qui a un rôle primordial dans la construction de cette arme.

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Il était une fois, dans une galaxie très lointaine…

« Rogue One » n’était qu’un détail jusque là, on apprenait l’existence de ces « espions » de l’Alliance dans Star Wars: Episode IV en 1977, dans le texte déroulant en ouverture du film. Pourtant, cette mission était capitale à l’existence même de ce premier Star Wars puisque c’est grâce aux plans de l’Etoile de la mort volés par les rebelles de Rogue One que Luke et ses amis avaient pu la détruire.
Ce trou dans l’histoire est désormais réparé avec ce film réalisé par Gareth Edwards où on nous présente tous les protagonistes ayant participé à cette mission capitale dans la survie de l’Alliance rebelle. On y découvre Jyn Erso, la fille du scientifique Galen Erso qui a été recruté sous la contrainte par l’Empire qui souhaitait avec lui créer une arme capable de pulvériser des planètes. Mais pris de remords et toujours attaché aux siens, il va contribuer à la mission en indiquant où se trouvent les plans de cette arme.
Le film vise ainsi à expliquer un élément de scénario de la saga qui a longtemps été passé sous silence, afin de rendre compte de la grandeur et de l’importance de cette mission. Et il réussit plutôt bien, puisque au-delà du vol des plans, on apprend quelques détails sur la construction de l’Etoile de la mort et ce qui a mené à sa chute, permettant ainsi de donner plus de consistance à l’Episode IV et ce qui semblait être une mission « trop simple » pour l’Alliance.

Mais Rogue One c’est avant tout une histoire familiale, un thème cher à la saga, puisque seule la fille de Galen Erso était en mesure d’accomplir cette mission. Sans l’aide du moindre Jedi, même si on peut se poser des questions sur un personnage, elle parvient à rallier autour d’elle une partie de l’Alliance pour une mission impossible. Et c’est forcément une bonne chose que les liens familiaux restent un élément central de l’intrigue, puisque malgré la volonté de s’éloigner des épisodes principaux, il était nécessaire de retrouver les thèmes qui ont construit la saga pour ne pas perdre de vue le fond recherché par chaque épisode. Cependant il ne faut pas croire que le réalisateur s’est reposé sur ce qui a fonctionné par le passé et s’est contenté de copier, au contraire, Rogue One apporte une certaine fraîcheur avec une histoire plus simple et plus proche de la réalité de la guerre civile, en mettant en scène massacres et destructions. Ainsi, il prend les meilleurs éléments des précédents épisodes et en fait un film de guerre épique où les héros sont des personnages relativement communs parmi les rebelles, qui ne sont pas protégés par la « Force » comme les personnages des épisodes principaux.
Au-delà de ça, Rogue One est surtout l’occasion de revoir des scènes d’action qui sont à mon avis les meilleurs de la saga, avec un dernier acte absolument fabuleux d’intensité.

… un braquage qui sauva la galaxie

Néanmoins Rogue One a quelques faiblesses. D’abord une présentation de personnages trop expéditive, empêchant ainsi de vraiment ressentir de l’empathie pour eux. L’héroïne bénéficie de plusieurs scènes à son avantage, mais le reste du casting est introduit en quelques minutes et finalement seul Chirrut, interprété par Donnie Yen, s’en sort honorablement avec une personnalité attachante. Au contraire Diego Luna dans le rôle de Cassian Andor est souvent à contre-temps ; avec un personnage faussement froid il ne parvient pas à s’en sortir et ne restera pas en mémoire. Quant aux autres, leurs apparitions sont le plus souvent anecdotiques et n’apportent pas grand chose.
Mais ce qui m’a le plus dérangé dans ce film c’est les quinze ou vingt premières minutes où se succèdent de nombreuses scènes d’exposition. Le temps semble très long, et c’est encore plus rageant en sachant que ces scènes d’exposition n’ont qu’un seul objectif : combler le manque de texte déroulant au début du film. En effet, celles-ci ne servent qu’à nous situer dans le temps et l’espace, alors qu’un texte déroulant en début de film comme tous les autres épisodes aurait permis d’éviter ça en présentant le contexte rapidement. A trop vouloir s’éloigner des épisodes principaux, ils ont commis une grave erreur à mes yeux.

Malgré ces quelques défauts, auxquels on peut rajouter une ambiance musicale en retrait qui peine à exister, Rogue One s’impose comme l’un des meilleurs épisodes de la saga. Bien qu’il prenne des distances avec les épisodes principaux, ce spin-off récupère des thèmes chers à la saga (famille, camaraderie, lutte contre le despotisme) et se paie le luxe d’apporter des réponses à ce qui semblait être des incohérences dans l’épisode IV en 1977. Son autre qualité est d’enfin faire vivre au spectateur la guerre civile qui touche Star Wars, une guerre trop souvent laissée en arrière plan dans les autres épisodes. Avec une superbe photographie et des effets spéciaux à la hauteur, Rogue One est un véritable plaisir visuel et contentera sans problème les fans avec de nombreux clins d’œils à l’univers de Star Wars. C’est donc un premier spin-off très réussi, et je n’ai désormais  qu’une hâte : voir les suivants.

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