Chaque nouvelle série produite par la chaîne de télé américaine HBO est un petit événement : réputé pour la qualité de ses oeuvres, le géant américain s’est en plus attaché les services de têtes d’affiches géniales entre Nicole Kidman, Reese Witherspoon et Shailene Woodley. Le tout sous la direction du québécois Jean-Marc Vallée (Dallas Buyers Club notamment) pour proposer Big Little Lies, une mini-série (7 épisodes) dramatique qui s’intéresse aux secrets destructeurs d’une communauté en apparence paisible. En France, la série est diffusée sur OCS.
Jane Chapman (Shailene Woodley), une mère célibataire, arrive dans la petite ville de Monterey et y fait la rencontre de Madeline Martha Mackenzie (Reese Witherspoon), une mère de famille à la vie parfaite, ainsi que Celeste Wright (Nicole Kidman), une femme plutôt secrète et fragile. Les trois se lient d’amitié, et les choses commencent à dégénérer dans cette riche communauté quand le fils de Jane est accusé d’avoir étranglé la fille d’une influente femme lors de la rentrée au primaire. Alors que les choses auraient pu se régler facilement, de cet épisode découlera des conséquences qui mèneront à un événement tragique.
Super Rich Kids
C’est dans cette ville où le revenu moyen des habitants doit éclater le PIB du Swaziland que décide donc de s’installer Jane, une femme qui décide de changer de vie pour différentes raisons. Bien entendu l’accueil peut s’avérer glacial, puisqu’en dehors de Madeline et Celeste on lui fera comprendre rapidement que la communauté n’est pas si accueillante que cela. Entre l’incident le jour de la rentrée et l’hypocrisie générale, on sent rapidement que les choses ne sont pas aussi roses qu’en apparence et c’est là-dessus que se concentre le réalisateur : montrer, au fil des épisodes, comment tout va basculer vers l’horreur. Alors que les scènes sont entrecoupées de flashforward montrant tous les habitants être interrogés un à un sur l’événement tragique, le spectateur découvre lui toutes les petites histoires, mais aussi et surtout les petits mensonges qui peu à peu poussent à bout les trois héroïnes. Pourtant, c’est aussi ces mensonges qui vont souder le petit groupe en les obligeant à sortir de leur morne quotidien et les force à s’entraider pour se sortir chacune de leurs vies qui, finalement, ne sont pas si épanouissantes.
Ce contexte un peu particulier est terriblement accrocheur car ce monde aseptisé et plein de « bons sentiments » se dévoile, une couche après l’autre, pour laisser place à une horreur et des sentiments anxiogènes. L’univers est inquiétant, les personnages le sont aussi : imprévisibles, ils incarnent ce que l’être humain a de pire. Leurs actions qui semblent anodines ont des conséquences extrêmement graves, et tout semblé calculé. Mais face à ces gens, les trois amies elles vont en profiter pour se rapprocher et apprendre à s’ouvrir l’une à l’autre. Madeline et Celeste ont des vies en apparence parfaites, pourtant c’est en présence de Jane qu’elles réussisent à avouer tous les problèmes qui jonchent leurs vies. Je retiendrai tout particulièrement Nicole Kidman, dans le rôle de Celeste, qui propose là une prestation exceptionnelle dans un rôle difficile. On ne peut s’empêcher d’être pris d’empathie pour cette femme torturée, presque naïve et fragile, qui va se remettre peu à peu à exister après des années à se laisser marcher dessus. A ses côtés, les deux autres têtes d’affiche Reese Witherspoon et Shailene Woodley s’intègrent bien dans cette histoire sombre et plein de faux semblants. Leurs personnages sont d’une profondeur insoupçonnée et forment avec Nicole Kidman un trio quasi parfait. On sent bien que le réalisateur ne s’est pas simplement reposé sur son casting, mais a su tirer profit de leurs forces pour former un ensemble cohérent et attachant. Intelligentes et fortes, ces femmes représentent deux générations qui s’affirment et qui veulent mener leur vie comme elles l’entendent malgré la pression exercée par une communauté qui rejette toute forme d’imperfection.
Cold Little Heart
La géniale bande-son fait également son petit effet en installant une ambiance entre rock, pop et country, presque ironique devant la violence de la situation et cette décadence qui frappe la petite ville. Une ambiance sonore omniprésente qui repose le spectateur et participe à la montée en puissance de la série. Tout est fait pour amener le spectateur jusqu’au drame dont il est question, et la bande-son est indéniablement un élément central dans ce processus. C’est une grande réussite, qui permet au réalisateur de manipuler comme bon lui semble les sentiments et provoquer des moments d’une très grande intensité. De simples regards, la bonne chanson et une photographie maîtrisée, c’est tout ce dont il a besoin pour réaliser des scènes inoubliables et propulser Big Little Lies parmi les meilleures productions HBO.
J’étais emballé à l’annonce de Big Little Lies grâce à son réalisateur et aux actrices, et je n’ai pas été déçu. Au contraire, la série parvient à faire encore un peu plus que ce qu’on peut décemment attendre et se pose dès lors en immanquable de cette année. Les sept épisodes que compte la série s’enchaînent rapidement avec toujours l’envie d’en savoir un peu plus, de voir comment la vie de ces femmes va évoluer et de quelle manière on va arriver au drame annoncé dès les premières minutes de la série. Un grand moment, avec l’espoir de ne jamais voir une deuxième saison : cette unique saison est parfaite comme elle est.
Je suis très enthousiasmée par cette adaptation :) le livre m’avait plu, et j’avais peur qu’ils en fassent un Desperate Housewives trop léger et pas approprié, mais la réalisation est vraiment sublime, entre la qualité des plans et la bande-son parfaite… Je sens que je vais la revoir plusieurs fois ! (et j’ai très envie d’adopter la plus jeune fille de Madeline haha, chapeau bas à cette jeune actrice !) Et je te rejoins, le rôle de Nicole Kidman m’a vraiment fascinée et elle est parfaite pour le rôle :)
(J’arrête de spammer ton blog :P)
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Ah bah tiens, quand j’ai entendu parler de la série au tout début je m’attendais à quelque chose de très léger à la manière d’un Desperate Housewives : la surprise a été totale ! Mais c’était une excellente surprise, et ça m’a donné envie de lire le roman (qui s’est ajouté à une interminable liste de choses que je dois lire quand j’aurais le temps…)
C’est un bon spam !
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