Missions – Saison 1, opération conquête de Mars

La production télévisuelle française a souvent été moquée : souvent peu ambitieuse et cantonnée aux séries policières et comédies familiales. OCS change la donne avec Missions, une série de science-fiction en dix épisodes de vingt minutes.

Des astronautes et une psy se lancent dans la première mission habitée vers Mars. Financée par l’ESA et un milliardaire philanthrope, qui les accompagnes, ils approchent enfin de la planète rouge après dix mois de voyage. Mais à leur approche, les choses tournent mal et ils doivent procéder à un atterrissage forcé. Sur place, ils font une découverte inattendue : Vladimir Komarov, cosmonaute soviétique censé être décédé à bord de Soyouz 1 en 1967 est sur Mars, et bien vivant.

MissionsSaison1Critique (2)

Un désert pour deux

L’homme n’a pas vieilli, et les conditions de sa survie restent encore complètement inconnues. Mais l’équipage a aussi d’autres problèmes à résoudre, avec une navette qui a subit des dégâts et qui ne peut plus redécoller, et une mission américaine lancée par la NASA qui est parvenue à atteindre Mars avant eux. Missions s’inspire des plus grandes œuvres de science-fiction : entre son IA qui emprunte à 2001, L’Odyssée de l’espace ou ses scènes en huis clos, parfois tendues, aux relents d’Alien, la série française parvient à s’extirper du classicisme de la production locale pour emprunter aux meilleurs et l’adapter à sa sauce. Faute de budget, le réalisateur Julien Lacombe a redoublé d’inventivité pour reproduire au mieux l’environnement de la planète Mars et proposer un vaisseau crédible. Et le résultat est plutôt réussi : si on sent parfois que la série est limitée par son budget, les scénaristes ont réussi à proposer un récit crédible et épique où la science-fiction se mêle au fantastique. La survie du cosmonaute russe est évidemment un point central de l’intrigue, mais on découvre aussi peu à peu les secrets de la planète Mars, avec une progression très inspirée et toujours sous tension.

La tension est d’ailleurs un acteur essentiel de Missions : la plupart du temps en huis clos au sein de la navette de l’équipage, ou à l’extérieur mais avec un silence étouffant, tout est fait pour se sentir tout petit au milieu de l’immensité du désert de Mars. Les séquences d’exploration font toujours craindre le pire, des rencontres inattendues ou des découvertes dangereuses. D’autant plus que les choses finissent par se gâter, avec une mission américaine pas vraiment pacifique, et des tensions qui s’installent entre les membres de l’équipage. Un équipage très divers, des personnages parfois caricaturaux comme l’insupportable milliardaire ou le geek introverti, mais qui se révèle tout de même plutôt sympathique. La dynamique fonctionne bien entre eux bien que leurs relations sont vite expédiées : avec des épisodes de vingt minutes où l’histoire avance très vite, on n’a pas le temps de s’attarder sur l’histoire de chaque membre de l’équipage. J’espère qu’une éventuelle saison 2 viendra remédier à ça, car les personnages manquent un peu de consistance.

Une quête pour l’histoire

C’est une mission ambitieuse que se sont imposés les créateurs de la série, et elle est remplie avec brio : si Missions montre parfois ses faiblesses, j’ai rapidement été happé par le suspense et les mystères de la planète Mars. Cette histoire mêlant science-fiction et fantastique est extrêmement séduisante et novatrice : bien que ses influences soient évidentes, son histoire originale nous amène dans des contrées rarement explorées en science-fiction. Les acteurs s’en sortent eux plutôt bien, tout particulièrement Hélène Viviès dans le rôle de la psychologue Jeanne Renoir qui porte largement la série. Son personnage est le plus développé, mais aussi le plus attachant, alors qu’elle est confrontée à un équipage qui débloque peu à peu.

J’étais évidemment dubitatif lorsque j’ai vu arriver cette série, mais OCS prouve qu’il peut, à l’image de Canal+, proposer des séries françaises de qualité. Malgré le très faible budget les créateurs de la série sont parvenus à imaginer une série de science-fiction crédible, avec une pointe de fantastique qui lui donne une identité toute particulière. On peut bien entendu lui faire des reproches, mais je suis vraiment enthousiaste en voyant enfin une série française prendre des risques avec beaucoup d’ambition.

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