Seven Sisters, il était une fois une dystopie

Seven Sisters est un film de science-fiction réalisé par Tommy Wirkola. Dans cette dystopie, la surpopulation pousse le gouvernement à mettre en place une politique de l’enfant unique. Mais des septuplées autrefois protégées par leur grand-père tentent de s’y faire une place.

En 2073 la natalité a explosé, et l’instauration de la politique de l’enfant unique est censé remédier à la surpopulation. Mais certains y dérogent et cachent leurs multiples enfants : souvent, ils seront retrouvés par les autorités et cryogénisés en attendant des jours meilleurs. Mais certains n’ont pas été pris, c’est le cas de sept soeurs, nommées chacune selon un jour de la semaine. Le stratagème de leur grand-père, qui les as recueillies, était de les faire incarner une même personne, chacune étant autorisée à sortir et incarner ce personnage le jour de la semaine correspondant à son prénom. Mais les choses se gâtent alors qu’elles ont désormais une vie bien établie quand l’une d’elles, Monday, disparaît.

SevenSisters (2)

What Happened to Monday ?

Ce futur proche s’appuie essentiellement sur des problématiques qui se posent déjà dans nos sociétés. La surpopulation bien sûr, avec une Terre qui vit à crédit devant la surconsommation et le gain perpétuel de population. Mais aussi cet éternel thème opposant le riche et le pauvre, l’oppresseur et l’opprimé, ou encore la surveillance de masse. Seven Sisters n’invente strictement rien et se balade sur une multitude de thèmes qui servent de toile de fond à une intrigue familiale, où des sœurs « illégales » vont tout mettre en œuvre pour retrouver la disparue. Le film offre quelques moments sympathiques, notamment en termes d’action, mais aussi une recherche constante pour le réalisateur d’avoir le plan « juste », des plans qui constituent souvent de bonnes idées et tirent profit dans le petit espace où a été tourné l’essentiel du film, c’est-à-dire l’appartement familial.

Mais Seven Sisters s’aventure en terrain miné et n’évite aucun piège. Cette société futuriste où la politique de l’enfant unique a été globalisée, et appliquée par un régime totalitariste, s’embourbe dans une multitude de poncifs propres à la science-fiction et donne un melting-pot d’un peu tout ce qu’on a pu voir ces dernières années. Le personnage incarné par Glenn Close est d’ailleurs lamentable de facilité, sans nuance, à l’image d’une direction artistique sans idée qui se contente de reprendre ce qui a fonctionné ailleurs. Mais l’essentiel du film réside dans l’articulation de l’histoire autour des sept soeurs, incarnées par Noomi Rapace. Et là encore c’est un échec, puisque l’actrice suédoise ne parvient que rarement à entrer dans la peau de ces différents personnages. Bien sûr tout n’est pas à lui reprocher, puisque les personnages eux-mêmes terriblement mal écrits ne sont que des clichés sur pattes : la geek un peu moins jolie que les autres, la dépressive mal coiffée, la fêtarde blonde platine, la travailleuse rigide à la coupe de Super Nanny… Et cela fait d’autant plus mal lorsque l’on se met à comparer la prestation de Noomi Rapace à celle de Tatiana Maslany dans la série Orphan Black. Si les histoires sont bien différentes, les deux actrices ont dû jouer une multitude de personnages aux styles différents au sein de la même oeuvre. Et si l’actrice primée aux Emmy Awards parvient à s’approprier les différents personnages et leur donner une épaisseur malgré les clichés qui les habitent, Noomi Rapace elle se contente du strict minimum en délivrant une prestation à laquelle on ne croit jamais.

We will survive

Finalement cet échec ne surprend pas énormément : le réalisateur norvégien Tommy Wirkola ne s’était jusque là jamais illustré pour la qualité de son travail. Mais Seven Sisters constitue une bonne progression, puisqu’au lieu de proposer ses nanars habituels (Dead Snow, Hansel et Gretel : Witch Hunters…) il nous offre un film de science-fiction complètement classique mais relativement efficace. En effet malgré ses nombreux défauts, Seven Sisters reste de l’ordre du divertissement et fera passer un moment sympathique pour peu que l’on passe outre ses facilités. D’autant plus qu’un travail intéressant a été fait sur la photographie, et que Willem Dafoe y incarne un personnage intriguant, en grand-père prêt à tout pour sauver ses petites filles.

J’attendais malgré tout beaucoup de ce film. La bande-annonce laissait présager quelque chose d’intéressant sur des questions qui me passionnent tout autant, mais Seven Sisters s’est laissé aller à trop de facilités pour dépasser le simple statut de film « sympathique » : s’il n’aura aucun mal à vous faire passer un bon moment de divertissement, il perd l’occasion de sortir de la masse et de devenir autre chose qu’un film de science-fiction classique, à la limite de la caricature, où s’enchaînent les rebondissements prévisibles et sans grandes idées.

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