Thor : Ragnarok, la renaissance d’un Dieu

Après deux épisodes assez lamentables, la licence Thor au sein du Marvel Cinematic Universe (MCU) devait se renouveler et donner plus de substance à un héros pourtant populaire du côté des films Avengers. Et c’est au réalisateur néo-zélandais Taika Waititi que revient la lourde tâche de sauver le Dieu nordique dans Thor : Ragnarok.

Après les événements d’Avengers : L’Ère d’Ultron, Thor (Chris Hemsworth) a exploré le cosmos et affronté de nombreux ennemis, divinités et autres joyeusetés. Mais alors que Odin se meurt, il doit faire face au Ragnarok : une prophétie annonçant la destruction de sa planète, Asgard, et la fin de sa civilisation. Pour faire tomber la déesse de la mort Hela (Cate Blanchett), il devra convaincre le Hulk (Mark Ruffalo) et une mystérieuse femme (Tessa Thompson) de l’accompagner.

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Final Countdown

Dès la première bande-annonce le réalisateur annonçait la couleur avec un revirement complet pour le style des films Thor : après deux épisodes qui se voulaient « sombres » et bien trop sérieux, les couleurs fluo et les néons ont fait leur apparition dans une direction artistique plus « rock’n’roll » que ce qui a été fait jusqu’à maintenant. Se rapprochant de l’atmosphère d’un Gardiens de la Galaxie, Thor : Ragnarok est finalement tout ce que j’attendais de lui : un film qui s’amuse de l’immense menace du Ragnarok et qui multiplie les plans susceptibles d’être de véritables planches de comics. Assumant complètement son côté décalé et sa volonté de mettre en scène des images tout droit sorties des comics, Taika Waititi offre à la licence une identité pourtant très marquée et qui pose certainement les bases d’un nouveau style de film pour le MCU : plus coloré, plus drôle mais surtout plus ambitieux. Si on retrouvait cet esprit dans les films les Gardiens de la Galaxie, il s’agissait principalement d’une adaptation des dernières séries de comics sur ces personnages qui s’orientaient de plus en plus vers la comédie d’action. Mais Thor n’a pas vraiment vocation à déconner, encore moins à faire des blagues avec le Hulk, pourtant c’est ce qu’il fait dans ce film et c’est une réussite. Sortant du carcan imposé par l’idée qu’une histoire de destruction d’une civilisation doit être faite sous des filtres bleu-nuit et avec des scènes terriblement dramatiques, Thor : Ragnarok prend les événements avec dérision et malice malgré l’évidente catastrophe qui se présente à eux. Sans faire preuve d’un optimisme béat, il n’en reste pas moins plein d’auto-dérision et assume son statut d’adaptation de comics.

Car bien que comics ne veuille pas dire que l’on doit délaisser le sérieux, il est évident que la licence devait se renouveler pour ne pas proposer un troisième film proche des purges de l’époque : je suis certainement trop dur avec les deux premiers Thor, mais c’est pour moi tout ce que le MCU ne doit pas être. Avec son univers trop sombre et sérieux, il se perdait dans l’idée qu’un film de super-héros ne peut être pris au sérieux qu’au moyen de filtres « à la Zack Snyder ». Heureusement, Taika Waititi semble connaître son sujet et propose un design rendant presque hommage au dessinateur Jack Kirby, créateur de Thor en compagnie de Stan Lee, grâce à des couleurs éclatantes et un second degré qui fait mouche la plupart du temps, même si de nombreuses blagues demanderont d’avoir vu les précédents films (Avengers notamment), sous peine de quoi on risque de passer à côté de quelques vannes.
Il faut noter également que le film parvient à installer avec réussite une nouvelle antagoniste, Hela, interprétée par Cate Blanchett. Si c’est souvent le point faible des films Marvel qui ne parviennent que rarement à rendre compte de la menace de tels ennemis, celle-ci incarne une puissance et dégage un charisme qui permet une confrontation terriblement épique où l’on ressent sans mal la puissance des dieux à l’œuvre. J’ai aussi beaucoup aimé les interventions de Jeff Goldblum, l’excellent acteur qui incarne là le « Maître » d’une planète, mégalomane et sanguinaire. Il s’amuse à faire combattre divers personnes qui passent par sa planète-déchet et c’est lui qui provoquera l’affrontement tant annoncé par les bandes annonces entre Thor et Hulk. Un moment sympa, tant pour les effets spéciaux que l’histoire : les deux Avengers que l’on a souvent considéré comme les plus puissants s’affrontent là dans un combat improbable sur fond de Immigrant Song des Led Zeppelin. Un moment jouissif pour les fans des licences Marvel, et assurément un beau coup pour le réalisateur qui a bien saisi l’essence de ces personnages.

Weird Things Happen

Si je suis si dithyrambique en ce qui concerne Thor : Ragnarok c’est bien parce qu’il apporte cette bouffée d’air frais dans un univers qui a tendance à stagner : alors que Avengers Infinity War approche et devrait bouleverser le MCU, il est important pour les quelques films qui le précèdent qu’ils enclenchent déjà une transformation vers quelque chose de neuf. Le MCU a débuté il y a presque dix ans, et depuis il a été très rare qu’un film de cet univers partagé s’approprie des codes différents de ceux établis en 2008 avec le premier Iron Man. Malgré cette différence, Thor parvient à se rattacher aux derniers films sortis avec une apparition du Doctor Strange de Benedict Cumberbatch, ou encore de la Veuve noire incarnée par Scarlett Johansson à l’époque où les Avengers combattaient Ultron. C’est en faisant ce lien entre modernité et passé que ce nouvel épisode des aventures de Thor devient un excellent film d’action, et l’un des tous meilleurs de l’univers Marvel : la dérision et l’amour de Taika Waititi pour les comics font un excellent mélange pour deux heures d’un divertissement sans faute.

Je ne m’attendais pas vraiment à autant aimer ce film tant le personnage de Thor ne m’a jamais vraiment plu au sein des Avengers, tandis que ses films « en solo » étaient assez lamentables. Mais le réalisateur de ce nouveau film a été capable d’apporter sa touche tout en rendant hommage à un univers qu’il semble aimer profondément, faisant de Thor : Ragnarok un excellent film de super-héros, et une leçon pour certains réalisateurs qui n’ont jamais su exploiter ces personnages hors du commun.

 

3 commentaires sur “Thor : Ragnarok, la renaissance d’un Dieu

  1. Je te rejoins sur presque tout les points. Marvel film a comprit que ça ne servait a rien de faire du serious like DC.
    J’avais vraiment trouvé le premier Thor a chié, le deuxiéme un peu mieux. Mais celui-ci est clairement top.
    Ils on aliés plusieurs personnages qui sont interessant (j’ai aimé Docteur Strange, car de base j’adore le perso’ dans les comics)
    Moi qui n’apprécie pas plus que ça Thor dans les comics, ici j’ia eu de l’affection pour lui. Le combat Hulk vs Thor était vraiment parfait.
    Now la question que je me pose c’est: est-ce qu’ils vont faire un planète hulk? Ca serait complètement déluré et cool.
    Après j’ai trouvé que Hela ressemblait a la méchante des Power Rangers.. Pourtant contrairement a Widow.. J’aime bien l’actrice qui joue Hela… :o

    Aimé par 1 personne

    1. J’ai de sérieux doutes sur Planet Hulk… Ca serait vraiment cool mais Thor : Ragnarok s’appuie déjà pas mal dessus dans l’esprit, et je crois pas qu’un nouveau film Hulk soit en vue. :(

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