Quinze ans après le premier film, Ben Stiller est de retour avec Zoolander 2 avec un deuxième épisode. Toujours aussi déjanté, le mannequin Derek Zoolander revient sur le devant de l’affiche.
Derek (Ben Stiller) s’est retiré du monde de la mode, est devenu un has been, a perdu la garde de son fils et s’est replié au nord du New Jersey. Un jour, une personne vient lui donner une invitation pour un fashion show et le pousse à se remettre à la mode. Cette même personne invite également Hansel (Owen Wilson), poussant les deux compères à se retrouver.
Peu de temps après, Valentina (Penélope Cruz) les trouve et demande leur aide dans une enquête d’Interpol visant à retrouver le tueur en série qui sévit actuellement parmi les stars. Point commun entre chaque meurtre : la victime prend un selfie affichant sa plus belle duck face juste avant de mourir.
Cut my hair
Dans ce film on assiste au retour à la lumière de Derek et Hansel. Le premier avait les cheveux longs et une barbe, le deuxième portait un masque pour cacher une imperfection sur sa peau, qu’il compare à une vision d’horreur. Mais les affaires reprennent, et ils doivent retrouver leur plus beau brushing pour arrêter une nouvelle fois un tueur en série. Ils sont accompagnés de Valentina, agent du Interpol de la mode, chargée de retrouver le meurtrier et de comprendre pourquoi les victimes prennent toutes un selfie avec la pose «Blue Steel» emblématique de Derek. Au fil de l’aventure, ils vont croiser toutes sortes de personnages : un mannequin androgyne improbable (incarné par Benedict Cumberbatch), un DJ qui l’est tout autant (Justin Theroux) ou encore l’antagoniste joué par Will Ferrell.
On prend les mêmes et on recommence ; voilà l’idée de Ben Stiller avec ce film. Le premier Zoolander avait le mérite d’être une satire plutôt drôle sur le monde de la mode, malheureusement ce qui l’était il y a quinze ans ne l’est plus aujourd’hui. A quelques choses près (et l’arrivée en force des selfies), on assiste aux mêmes gags et aux mêmes situations que le premier film. Bien que le premier était largement porté par Owen Wilson et Will Ferrell qui ont un certain don pour ce genre d’humour débile et absurde, ce deuxième épisode n’a plus la même saveur et tout tombe à plat.
Fashion error
La performance de Ben Stiller frise le ridicule, il était déjà moins bon que ses copains dans le premier, mais là il n’a rien pour cacher son échec. Attention, j’aime bien Ben Stiller, je trouve qu’il remplit très bien son rôle dans les comédies. Mais pas dans ce genre de comédie, il n’est pas crédible deux secondes en mannequin loufoque. Et ce n’est pas Penélope Cruz qui remonte le niveau : entre dominatrice et fantasme lesbien, elle n’apporte rien d’intéressant au film, et encore moins de l’humour. Je ne crois même pas qu’elle soit impliquée dans le moindre gag du film, comme si on lui avait dit «sois sexy et tais-toi». D’ailleurs sa ligne de dialogue la plus mémorable (et largement utilisée dans les bandes annonces) est «prends moi par derrière» lorsqu’elle demande à Derek de s’accrocher à ses seins avant de plonger dans la mer. Ça y est, vous comprenez son rôle ? C’est un peu triste de la voir tomber si bas, elle n’a pas fait une grande carrière mais elle a tourné de meilleurs films (avec Almodovar surtout).
Zoolander 2 est aussi un festival de caméo, comme si Ben Stiller voulait cacher la médiocrité de son film derrière quelques noms et apparitions sympathiques : Justin Bieber (tué dans dès le début du film), Kiefer Sutherland, Katy Perry, Sting, Mika, Lewis Hamilton, Lenny Kravitz, Ariana Grande, Skrillex, John Malkovich, Justin Theroux, Benedict Cumberbatch… (et j’en oublie, beaucoup, énormément). La plupart de ces caméos n’ont pas l’ombre d’un intérêt, et finalement seul Cumberbatch s’en tire honorablement et apporte un ressort comique.
J’ai eu l’impression d’assister à un grand délire entre une dizaine de personnes. Les acteurs ont du beaucoup s’éclater, mais le spectateur est laissé en dehors et se contente d’assister dépité à cette petite sauterie entre amis.
Ben Stiller a donc fait l’erreur d’imaginer une suite à un film qui n’en avait pas besoin et que personne ne voulait. Quand il a annoncé la production de Zoolander 2, ça a surpris tout le monde mais n’a emballé personne, car ce n’est jamais bon de déterrer un film de plus d’une décennie pour en faire une suite. Malgré tout j’ai une légère sympathie pour ce film : le premier m’a un peu fait marrer à l’époque et était une très bonne satire, du coup j’étais content de revoir tous ces joyeux idiots se tirer la bourre dans un univers improbable. Il y a quand même une scène ou deux qui m’ont fait rire, notamment avec Hansel (Owen Wilson) qui raconte des horreurs au fils en surpoids de Derek. Mais bon, la plupart des situations sont déjà vues, le film n’apporte rien à ce que dénonçait Zoolander et il y a beaucoup trop de ratés (dialogues, personnages) pour considérer que ce soit un bon film.
« Quinze ans après le premier film » * sort en toute discrétion car elle refuse de voir le temps passer *
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