Batman – The Killing Joke, la dernière parade du Joker

The Killing Joke est l’un des comics les plus célèbres dans l’univers de Batman. Disponible dès le 3 août en France en DVD et Blu-ray, cette histoire d’Alan Moore, dont le film d’animation est réalisé par Sam Liu, revient sur les origines du Joker et la mise en oeuvre de sa théorie : toute personne peut devenir folle après une mauvaise journée.

Dans cette œuvre, le Joker s’est échappé de l’asile d’Arkham et kidnappe le Commissaire Gordon. Il l’emmène dans un parc d’attraction où il lui fera subir toutes sortes de tortures, des sévices physiques mais également moraux lorsqu’il lui montre des photos de Barbara, sa fille, également torturée. Batman mène l’enquête et va tenter de délivrer le Commissaire. Des flashbacks apparaissent en parallèle, permettant d’expliquer l’origine du Joker, sa vie antérieure et les raisons qui l’ont poussé à agir de la sorte.

La folie du Joker

Le Joker va d’abord s’en prendre violemment à Batgirl, autrement dit Barbara Gordon. En effet, il sait qu’elle est le point faible du Commissaire et que s’en prendre à elle le détruirait. C’est ainsi qu’il va aller chez elle et lui tirer une balle dans l’abdomen, avant de lui faire subir toutes sortes de sévices. Cette célèbre scène du comic book venait illustrer le moment où Barbara perdait l’usage de ses jambes, avant de devenir Oracle, la pirate informatique en chaise roulante que l’on voit fréquemment dans l’univers DC.
Ces sévices qu’elle subit sont photographiés par le Joker, qui va mettre ces images à contribution pour affaiblir et rendre fou le Commissaire. Mais finalement, on peut se demander si la cible n’était pas Batman, et la scène finale (du comic book, reprise par le film d’animation) où ce dernier se met à rire d’une blague du Joker semble le confirmer.

The Killing Joke est donc une œuvre particulièrement violente. Si cette violence est assez peu visible à l’écran, la torture et le viol sont largement insinués, proposant une facette très sombre de l’univers DC. C’est un élément particulièrement bien retranscrit dans le film d’animation, puisqu’il ne cherche pas à séduire les enfants en proposant une version édulcorée, la plupart des scènes sont calquées sur celles de l’œuvre originale et fonctionnent aussi bien, d’autant plus que l’animation est au niveau des standards du genre.

Une adaptation moyenne

Malheureusement, cette adaptation fait une grave erreur. The Killing Joke est une œuvre très courte et il était impossible de faire un film de 1h30 sans étirer certaines scènes ou en rajouter. Afin d’atteindre péniblement 1h15, le réalisateur a cru bon d’ajouter environ 30 minutes de scènes inédites, une sorte de petite histoire où Batgirl enquête sur un cambriolage, sur fond d’interrogations sur l’amour qu’elle porte à Batman et avec en prime, une scène de sexe entre les deux héros. Ces trente minutes sont d’un terrible ennui et d’un goût douteux, puisque ces scènes censées étoffer le personnage de Batgirl se contentent de l’identifier au travers de l’amour et de la séduction, alors que ce personnage aurait mérité un traitement plus intéressant. Mais fort heureusement, une fois passé le premier tiers du film, le reste s’avère particulièrement fidèle à l’œuvre originale, avec les mêmes qualités.

Le film bénéficie d’un voice acting convaincant puisque les acteurs qui doublaient déjà la série d’animation sont de retour, avec Kevin Conroy (Batman), Mark Hamill (Joker) ou encore Tara Strong (Barbara Gordon). Par contre, au niveau de la version française, une polémique s’est installée. En effet, Marc Saez en sa qualité de directeur artistique s’est attribué le doublage du Joker. Si cela semble anodin, il faut savoir que c’est Pierre Hatet qui doublait le Joker depuis une vingtaine d’années (ainsi que les rôles de Mark Hamill en général). Une décision assez surprenante de la part d’un homme qui se plaignait dans une lettre ouverte il y a quelques mois seulement qu’il y avait un terrible manque de respect aux fans lorsqu’il a été décidé de confier le doublage du héros dans le film Ratchet & Clank à une autre personne, alors qu’il doublait habituellement ce personnage.

Batman : The Killing Joke est un bon film d’animation. Si on peut clairement lui reprocher d’avoir meublé pendant 30 minutes avec une petite histoire complètement inintéressant et de mauvais goût, le reste du film est fidèle au comic book. L’oeuvre d’Alan Moore était excellente, et le film d’animation a saisi son essence. Je dois avouer rêver d’une adaptation cinématographique, avec de véritables acteurs, mais les thèmes abordés pousseraient la société de production à revoir certaines scènes (notamment l’agression de Barbara) pour éviter le très redouté « interdit aux moins de 18 ans ».

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