Ratchet & Clank, le retour du Lombax

Insomniac Games amène sur Playstation 4 sa licence phare Ratchet & Clank avec un remake du tout premier opus sorti initialement en 2002. Avec une promotion assurée par un film et un retour aux origines de la saga, Sony semble vouloir attirer de nouveaux fans.

L’histoire débute dans la prison d’Aleero City, alors que le fameux capitaine Qwark y purge une peine, il raconte son histoire et sa rencontre avec le désormais célèbre Lombax (une sorte de race féline humanoïde), Ratchet, au prisonnier Shiv Hélix.
C’est ainsi qu’on fait un flashback quelques mois en arrière où à la suite de la destruction de plusieurs planètes, le président de la galaxie décide de recruter un nouveau membre pour les Rangers Galactiques, une équipe de héros composée de quatre membres dont le capitaine Qwark. Le jeune lombax Ratchet, mécanicien sur Veldin, participe à la campagne de recrutement en espérant rejoindre ses idoles. Après avoir échoué aux tests, Ratchet fait la rencontre de Clank, une anomalie dans la chaîne de production de robots d’une armée destinée à éliminer les Rangers, qui s’est échappé et souhaite avertir le capitaine Qwark du danger qui les guette.

Beau comme un camion

La licence Ratchet & Clank est un savant mélange d’action et de plate-formes sur fond d’un humour efficace. Avec un capitaine Qwark complètement allumé en narrateur de l’aventure, il est difficile de rester insensible aux charmes de cet univers loufoque. S’inspirant de nombreuses œuvres de science-fiction (avec en tête Star Wars), Ratchet & Clank propose un univers riche en couleurs, avec de nombreux environnements et races d’aliens bien différents les uns des autres. Le tout animé avec un nouveau moteur de jeu qui tourne au poil : s’il tourne en 30 images par secondes contre 60 pour les précédents opus, on est ébloui à chaque instant par la fluidité de l’action et par une image impeccable. Textures, lumières, animations, tout a atteint un tel niveau qu’on est presque arrivé au rêve de tout gosse de la dernière décennie : être acteur d’un film Pixar.
Loin du photo-réalisme rêvé par de nombreux joueurs, Insomniac Games propose malgré tout ce qui s’avère être un des plus beaux jeux de la PS4. Son univers cartoon est incroyable et on est tenté très régulièrement de s’arrêter quelques minutes pour admirer le travail qui a été fait par les artistes du studio.

Le remake ne se limite pas aux simples graphismes. Profitant des améliorations des précédents jeux et de quelques armes qui n’existaient pas à l’époque de la PS2 comme le groovitron, ou encore des armes créées spécialement pour le remake (comme le pixeliseur, qui… pixelise en mode 8 bit les ennemis).
Nouveautés également du côté de la bande son, un point qui divise pas mal de fans. L’épisode sur PS2 avait une bande-son electro-funky qui donnait un air décalé à cet univers. Pour le remake, ils ont préféré s’orienter sur une bande-son plus orchestrale. Je fais partie de ceux qui apprécient ce changement ; si la bande-son originale était géniale, j’aime beaucoup l’impact qu’ont les musiques sur certaines scènes du remake en leur donnant une dimension plus «épique».

Groovitron et discozigzag

Le jeu fait toutefois l’impasse sur certains éléments de l’opus original pour une raison obscure. Ainsi, plusieurs planètes ont disparues rendant le jeu de facto moins complet. S’il nécessite une dizaine d’heures pour être complété (et un peu plus pour le mode défi), je regrette largement qu’ils n’aient pas repris certains environnements comme la planète Oltanis que j’avais beaucoup aimé sur le jeu original. De la même manière, des armes de l’opus de 2002 passent à la trappe pour faire la place à d’autres armes apparues sur les épisodes PS3. Sans que ce soit un scandale (surtout que ces armes sont géniales, comme le groovitron qui fait danser les ennemis -y compris les boss-), ça m’a attristé de ne pas revoir le contenu qui m’a fait tomber amoureux de la licence.

Je regrette également l’absence d’une véritable arène : présentes depuis Ratchet & Clank 2 sur PS2, les arènes permettaient d’affronter des vagues d’ennemis afin de gagner des boulons (la monnaie du jeu) et des objets importants. Cette fois-ci pas d’arène, ils ont préféré coller à l’original en reprenant plutôt les courses de hoverboard qui 14 ans après, restent toujours aussi peu intéressantes.

Un récit remanié pour le film

Finalement ces différences avec le jeu original s’expliquent par une chose : le fait qu’un film accompagnait la sortie du jeu. Moins ambitieux que le jeu original, le film nous fait voyager dans un nombre d’environnements très restreints, tout en se permettant de condenser assez largement le scénario de 2002. Ainsi, le jeu -en voulant coller au film- propose un scénario plutôt étriqué et même parfois franchement confus en y mêlant des scènes issues du film. On se retrouve avec des personnages à l’ampleur limitée (les Rangers Galactiques, le Président blarg Drek…) et aux motivations pas ou peu expliquées (le Docteur Nefarious), donnant l’impression qu’il est indispensable d’avoir vu le film pour comprendre toutes les subtilités du scénario. C’est très dommage, car même si le film est plutôt bon, il est clairement orienté vers un jeune public et ne plaira pas forcément à tous les joueurs. Rassurez-vous toutefois, l’histoire reste largement compréhensible.

Le film a créé la polémique du fait du choix des doubleurs, composé pour la plupart de youtubeurs (Squeezie, Jhon Rachid, Le Rire Jaune) ou de célébrités peu habituées à l’exercice (Nikos Aliagas). Une polémique sur laquelle s’était exprimé Marc Saez, le doubleur habituel de Ratchet, en ne cachant pas sa colère d’être remplacé par Squeezie, total amateur en matière de doublage. Heureusement le jeu ne cède pas aux «sirènes du marketing bidon» (dixit le doubleur) et offre aux joueurs une VF d’une excellente qualité où on retrouve la plupart des doubleurs habituels. Et même mieux, les scènes issues du film et proposées dans le jeu ont été entièrement doublées à nouveau avec les voix du jeu.

Tel un Lombax seul dans la galaxie Solana, Ratchet & Clank est un des derniers représentants du genre du plate-former sur console de salon. Capable de s’éloigner de l’original pour se sublimer tout en reprenant dans l’ensemble la recette qui a fait son succès, cet opus PS4 n’est pas qu’un simple remaster comme il en sort des dizaines chaque année. C’est un véritable remake qui dépoussière le genre et la licence pour lui insuffler une nouvelle dynamique. C’est beau à pleurer, c’est drôle et c’est plein de moments épiques : malgré quelques défauts mineurs, Ratchet & Clank est probablement un des meilleurs jeux PS4 à l’heure actuelle et alors qu’il est vendu à un prix réduit (40€ à sa sortie, beaucoup moins maintenant) il serait très dommage de s’en priver que l’on soit fan de la licence ou que l’on souhaite découvrir une licence géniale.

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