Le groupe phare de l’agence SM Entertainment, Red Velvet, fait son retour ce mois-ci avec Russian Roulette, un mini-album contenant sept pistes.
Après One of These Nights qui abordait un thème plutôt sombre, les cinq filles de Red Velvet reviennent en cette fin d’été avec un son et un concept plus léger qui se rapproche plutôt de ce qu’elles avaient fait auparavant avec Dumb Dumb. Avec un clip coloré et une chanson titre entraînante, j’ai beaucoup apprécié ce retour d’autant plus que l’album recèle de petites pépites qui méritent un coup d’œil.
Une esthétique cartoon
Comme à leur habitude les Red Velvet proposent un clip décalé d’une énorme richesse visuelle. Le clip est bourré de petits éléments sur chaque plan qui apportent un plus en poussant le spectateur à y déceler quelques trucs qui ne leur est pas sauté aux yeux la première fois. On constate surtout une grande diversité dans les décors, puisque initialement tourné vers le sport avec un gymnase, un court de tennis, une piscine et des vestiaires, on les voit ensuite dans une salle à manger en train ou même une chambre avec un frigo suspendu (vous comprendrez rapidement pourquoi). Les plans s’enchaînent rapidement et tranchent radicalement avec leurs comportements parfaitement stoïques dans la première moitié du clip.
Mais le clip ne se contente pas d’enchaîner des scènes sans queue ni tête : l’apparition d’images de dessin animé où un chat et une souris tentent de s’entre tuer vient faire le lien entre les différents scènes. Peu à peu, les filles posent elles-mêmes des pièges afin de se faire disparaître les unes et les autres : le fil qui retient le frigo suspendu va être coupé, on va en pousser une sur la route alors qu’elle est dans son lit, on fait tomber un piano sur deux filles en bas de l’escalier ou encore elles vont s’y mettre à plusieurs pour faire tomber les casiers des vestiaires comme des dominos, jusqu’à la victime. En fin de compte, Russian Roulette est un « Tom & Jerry » grandeur nature et le clip a vocation à être un de ces épisodes de dessins animés qui nous faisaient marrer quand on était petits, où les héros se tendaient toutes sortes de pièges. Cela explique également le kitsch des tenues ou même des coiffures qui en a surpris beaucoup à la sortie des premières photos teaser. J’ai énormément aimé l’idée qui se trouve derrière ce clip, d’autant plus qu’elle est plutôt drôle et bien menée, et le réalisateur a bien saisi l’essence de ces vieux dessins animés.
Quant à la chanson titre, elle assume elle-aussi pleinement l’aspect cartoon. Entre le chiptune et le refrain entraînant, on l’imagine facilement dans une bande son de dessin animé. Les Red Velvet prennent pas énormément de risques pour le coup parce que cette chanson est proche de ce qu’elles ont pu faire par le passé, mais ça ne dérangera pas baucoup de monde puisque c’est exactement le genre de chanson qu’on attend d’elles. Une excellente chanson pop un peu décalée, associée à une chorégraphie énergique propre au groupe. En plus, et les fans comprendront : Yeri a enfin plus de deux lignes de paroles.
Sunny Afternoon
Le mini-album s’ouvre sur Russian Roulette, déjà évoqué, puis embraye sur Lucky Girl, un titre avec un feeling rétro et un tempo rapide, une chanson que j’ai trouvé absolument excellente jusqu’à son refrain. Celui-ci s’avère sympa mais tout de même décevant tant il tranche avec les couplets et casse le rythme précédemment posé. J’aurais aimé autre chose, mais ça reste une bonne chanson. Ensuite, j’ai surtout remarqué Some Love, avec un feeling résolument estival dans les refrains, j’aurais même aimé la voir sortir quelques semaines plus tôt lorsque le petit monde de la K-pop était tourné vers les fameuses chansons d’été. Cette chanson super entraînante est l’une des perles du mini-album, avec Fool. Cette dernière est à mon sens la chanson la plus surprenante de l’album, avec un ukulélé qui laisse la part belle à l’harmonie des voix des cinq voix. Ça accroche plutôt bien et on se met directement à fredonner le refrain. Une super chanson que je vais certainement écouter en boucle pendant un bon bout de temps. Il y a également Sunny Afternoon, la piste qui symbolise le mieux ce mini-album tant par son titre que la chanson en elle-même. Cet album, comme cette chanson, est le genre de chose qu’on aime écouter un après-midi ensoleillé avec des chansons qui, sans révolutionner quoique ce soit, passent bien à l’oreille. Quant à Bad Dracula et My Dear, il s’agit de deux chansons pop des plus classiques qui ne m’ont pas interpellé plus que ça.
En fin de compte c’est un comeback de qualité pour les Red Velvet, tant visuellement grâce à un clip vidéo au concept rondement mené, que musicalement avec des chansons agréables, qui collent à ce que j’ai envie d’écouter en ce moment. La chanson titre ne prend pas de risque mais représente tout ce que les fans de Red Velvet aiment, mais il y a quelques excellentes surprises sur le mini-album qui mérite largement d’être écouté.
Je découvre tout juste votre site et je suis impressionnée par la qualité de vos articles, on est loin du gossip et des fanwars que nous proposent généralement les site sur la K-Pop…
Le petit dessin animé fait référence au cartoon Itchy and and Scratchy, où la petite souris s’amuse à torturer le chat avec des armes mortelles. On a un visuel bien mignon et innocent mais le fond du clip est assez dark et gore en réalité : elles essayent par tous les moyens de s’entretuer (brûler vif, écraser par un piano ou une voiture, la noyade etc.) J’aime ce contraste que propose souvent ce groupe, on a toujours un côté à la fois innocent mais badass en même temps, c’est déroutant mais vraiment unique ! Le clip est vraiment génialissime, il y a plusieurs scénarios, le titre de la chanson « Russian Roulette » (jouer avec la mort/jeu de hasard armé) est vraiment bien illustré et la direction artistique est carrément folle et cartoonesque. Niveau musique ça me rappelle à la fois les génériques des mangas shojo pour le côté mutine/soft/enfantine/innocente mais aussi à la petite musique de jackpot d’une machine au casino (contente d’avoir gagné au jeu de la mort?…)… C’est très fin la manière dont le concept a été traité et je me suis bien habitué à ce niveau de travail à chaque comeback des Red Velvet. C’est du grand public mais il y a tout de même ce côté alternatif, loufoque et radical du groupe qui apporte une identité très forte au groupe.
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Tout d’abord merci : j’essaie effectivement d’apporter une petite analyse ou au moins mon avis, parce que je ne me retrouve pas du tout dans ce que les sites consacrés à la K-Pop ont à apporter (polémique, fanwars), très peu de place pour l’analyse ou la discussion.
Et merci pour Itchy and Scratchy, je connaissais de visu ce cartoon qu’on voyait dans les Simpsons mais impossible de me souvenir du nom exact. C’était une parodie de Tom and Jerry non ?
Je vous rejoins complètement sur le côté décalé de Red Velvet, c’est ce qui m’a plu lorsque j’ai commencé à m’intéresser et apprécier ce groupe (avec Happiness). Comme j’accorde énormément d’attention aux clips et ce qu’ils ont à nous dire (ou pas, selon le réalisateur) c’est toujours un plaisir de découvrir les leurs, comme One of these nights qui était fabuleux !
D’ailleurs ça reste à ce jour mon préféré, pas pour la chanson mais parce qu’il recèle de petits détails intéressants.
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Au départ, la qualité des articles de Kpop était plutôt riche je trouve, mais cette industrie a prit énormément d’ampleur et les news sont devenus de plus en plus vulgarisés pour rentre le contenu plus accessible et viral (je la suis depuis 16 ans depuis les début de BoA…). Mais je trouve que la qualité de travail est toujours là, elle s’est même intensifiée et la qualité des concepts sont devenues très sophistiquées, je parle surtout pour la SM Ent. et leur équipe de production : j’ai en tête leur Directrice de Création, Min Hee Jin qui a vraiment lancé les concepts loufoques et pleines de sens avec SHINee et f(x) (qui reste à ce jour le groupe de SM le + experimental et feministe). Et je suis tout à fais d’accord avec toi pour « One of these nights » qui m’a étonnamment bouleversé, je ne m’y attendais pas du tout, le clip est tellement métaphorique, les mises en scènes sont à double sens et la mélodie de la chanson sonne comme un air hanté, plaintif et malaisant, ce qui rend l’ambiance du clip encore plus sombre… La référence au catastrophe Sewol qui ont touché les coréens n’a jamais été aussi illustré poétiquement qu’à travers ce clip. (j’vais le re-regarder tiens ahah)
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Je sais pas, même si j’écoute de la K-pop depuis longtemps (une quinzaine d’années), je ne lisais pas de sites d’infos ou quoique ce soit jusqu’à il y a quelques années. J’ai commencé à en lire il y a six ou sept ans avec les plus connus, et j’ai pas fait long feu dessus tant cette presse à scandale m’exaspère. Le jour où un site prendra le parti de proposer de véritables critiques, des discussions et analyses sur des clips ou des chansons, ça m’intéressera peut-être. Au final je lis juste Asian Junkie pour la dérision.
Ils ont investi beaucoup d’argent et de temps dans les clips avec le temps oui, peut-être parce que c’est aujourd’hui un élément extrêmement vendeur grâce aux plateformes de streaming : avant ça, on se contentait de la radio ou des clips qui passaient une fois de temps en temps à la télé. SM Ent. s’est beaucoup amélioré depuis quelques années, ça a toujours été esthétiquement au top (The Boys de Girls’ Generation par exemple qui propose des plans incroyables) et même si j’accroche assez rarement à leur musique, il faut avouer que visuellement c’est très bon.
J’aimais bien les productions vidéo de CCM aussi à une époque où ils travaillaient avec le réalisateur Cha Eun Taek, mais depuis ils se sont perdus.
One of these nights est probablement leur oeuvre la plus complète, pour le message qu’elle transmet, sa musique, son clip, sa chorégraphie. Tout était dingue sur ce comeback. Même si la chanson n’a pas même impact en tête que Dumb Dumb ou Happiness, c’est pour moi leur oeuvre la plus mémorable.
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