Dernier super-héros de Marvel à avoir sa série sur Netflix, Iron Fist est une série créée par Scott Buck. Le héros faisant partie des « Defenders » (aux côtés de Daredevil, Jessica Jones et Luke Cage) est incarné par Finn Jones et vient conclure la présentation de l’équipe de héros, en vue d’une série qui les regroupera.
Danny Rand (Finn Jones) est un jeune milliardaire présumé mort lorsque, alors enfant, il subit un crash aérien avec ses deux parents. Retrouvé par des moines dans l’Himalaya, il s’y entraîne pendant des années et fait son retour à New York quinze ans après. Entre temps, il est devenu le Iron Fist, et la société de ses parents a été récupérée par des amis de la famille. Mais alors que La Main, un groupe de criminels, exerce son influence sur la société, il s’allie avec Colleen Wing (Jessica Henwick) pour retrouver sa place.
I Am the Weapon
Série conspuée par la critique américaine qui y a eu accès avant sa diffusion au grand public, Iron Fist s’est avéré être pour moi une bonne surprise. Peut-être est-ce à cause de ces critiques ou de l’énorme déception Luke Cage, mais je n’en attendais rien et j’ai finalement passé un excellent moment. Sans jamais être ennuyante, la série se révèle être la plus « légère » des séries Marvel de Netflix en proposant un héros plutôt naïf, qui vit en décalage total entre la société telle qu’elle est et l’enseignement qui lui a été inculqué dans l’Himalaya. Avec son air d’illuminé et ses discours incohérents, peu sont ceux qui vont le prendre au sérieux et il faudra bien souvent qu’il fasse illuminer en jaune son poing, le Iron Fist, pour obtenir un peu de crédibilité auprès de ceux qui le prenaient pour un fou.
Pour autant il n’apparaît pas comme un super-héros infaillible, puisqu’il n’en est qu’au début de son entraînement et ne maîtrise pas vraiment ses pouvoirs : c’est un héros jeune et en plein apprentissage qui nous est ici montré, dans la toute première quête de sa vie. Alors bien entendu on n’évite pas les poncifs du genre et il sera très facile de comparer ce Danny Rand, son histoire, à celle de Batman ou même celle de Green Arrow. Mais le personnage s’avère suffisamment sympathique, avec quelques références aux précédentes séries (notamment Daredevil et Luke Cage) pour que l’ensemble passe plutôt bien.
D’autant plus que les sidekicks se révèlent tout aussi sympathiques : le leader de la société de ses parents, Ward Meachum (Tom Pelphrey) prend de l’épaisseur au fil des épisodes, Colleen Wing (Jessica Henwick) est une alliée puissante et on y retrouve l’éternelle infirmière Claire Temple (Rosario Dawson), celle qui a soigné tous les autres super-héros et en fera de même ici, tout en assumant son rôle de psychologue de comptoir à mi-temps.
Dans l’ensemble le casting fonctionne donc plutôt bien tant que l’on est capable d’encore supporter le personnage de Claire Temple. Sans en faire des tonnes ils apportent chacun un petit plus à la série et aident à combler la relative faiblesse du personnage principal qui n’a probablement pas la même aura qu’un Daredevil.
On observe toutefois de sérieux soucis à cette série : le personnage de Iron Fist, bien que toujours en apprentissage, apparaît extrêmement faible et les chorégraphies des combats sont bien loin de la qualité de celles de Daredevil. La faute probablement à un acteur qui ne maîtrise pas d’art martial, provoquant une réalisation hystérique avec un nombre incroyable de plans différents dans une même scène de combat pour tenter de masquer les gestes qui ne vont pas au bout ou mal exécutés.
The Iron Fist
Une réalisation qui se révèle être en-dessous : si au niveau des scènes plus classiques il n’y a pas grand chose à signaler, il faut noter que les scènes de combat peuvent provoquer exaspération et rires. Heureusement (je crois ?) celles-ci se font relativement discrètes. Mais pour la saison 2, si saison 2 il y a, il faudra améliorer quelque chose dans la mesure où le héros aura alors véritablement son statut de Iron Fist, sous peine de perdre tout intérêt. Et c’est probablement là que la série déçoit le plus, car avec un super-héros spécialiste de Kung Fu, on aurait pu espérer un acteur qui maîtrise cet art ou qui au moins est capable de faire semblant. Là sans costume qui aurait pu masquer le visage d’une doublure il a fallu faire avec les moyens du bord pour tenter de montrer quelques chorégraphies avec ses maigres connaissances.
Heureusement à côté on a Jessica Henwick dans le rôle de Colleen Wing qui va la plupart du temps voler la vedette au héros, à tel point qu’on finit par se demander si ce n’est pas elle, la super-héroïne dont il est question.
Bilan mi-figue mi-raisin pour Iron Fist. Malgré de très bons côtés, on ne peut qu’être déçu devant le résultat au niveau des combats. Sans que je sois un grand adepte du Kung Fu en général, il faut bien dire que c’est ce qui caractérise le personnage et un élément donc auquel la production et le réalisateur auraient du apporter un soin très particulier. L’acteur principal est sympathique et incarne un Danny Rand intéressant, mais lorsqu’il devient le Iron Fist on se dit que le casting a été raté. Heureusement, les sidekicks font le boulot et permettent à cette première saison d’être suffisamment agréable à regarder pour que je ne m’ennuie pas.