Hitman & Bodyguard, mon ennemi cet incompris

L’action et la comédie ont souvent été les meilleurs amis, et dans le contexte d’un buddy movie à l’ancienne, c’est une formule assez simple à réaliser. C’est ce sur quoi s’est engagé le réalisateur Patrick Hughes, qui propose avec Hitman & Bodyguard un film facile mais efficace.

Michael Bryce (Ryan Reynolds) est un des meilleurs gardes du corps au monde, mais sa réputation est détruite le jour où un de ses clients est assassiné. Quelques années plus tard alors qu’il tente de retrouver ses lettres de noblesse, il est engagé pour défendre Darius Kincaid (Samuel L. Jackson), un tueur à gages qui doit témoigner lors du procès d’un dictateur à La Haye. Le problème est qu’il est le pire ennemi de Michael, qui doit se faire violence et le protéger jusqu’à leur arrivée devant la Cour pénale internationale.

Hitman&BodyguardCritique (5)

Human Nature

Sous forme de road trip européen, Hitman & Bodyguard se révèle être terriblement charmant. Le point central du film est la relation entre les deux personnages : ils se détestent. Le tueur à gages a tenté d’assassiner le garde du corps des dizaines de fois, et pourtant ils sont contraints de travailler ensemble. C’est évidemment la définition même, ou presque, du buddy movie, mais ici c’est parfaitement maîtrisé par un réalisateur qui certes, se contente de reprendre tous les codes du genre, mais qui le fait avec brio. Les compères poursuivis par les tueurs du dictateur vont donc être mis face à une multitude d’obstacles, jusqu’à ce que tout parte en vrille. Dans un grand n’importe quoi la relation des deux personnages va, comme prévu, évoluer jusqu’à ce qu’ils deviennent une équipe de choc, inséparables. Mais ce n’est pas un mal, que tout le film soit prévisible n’égraine en rien le plaisir qu’il provoque. En effet, on est là justement pour voir ces choses, pour ressentir cette empathie pour un tueur incompris, pour rigoler devant la malchance du garde du corps un peu loser. Hitman & Bodyguard est attendu sur tous les codes du genre et il y arrive sans faille, sans fausse note.

D’autant plus que la dynamique entre Ryan Reynolds et Samuel L. Jackson ne prend pas beaucoup de temps à se mettre en place. Les deux se répondent sur l’instant et avec un naturel propre aux deux acteurs, montrant à quel point ce type de film leur convient. Ryan Reynolds, souvent moqué pour ses qualités, nage comme un poisson dans l’eau dans ce type de films mélangeant action et humour. Samuel L. Jackson lui incarne un genre de personnage qui lui colle à la peau, avec son rire communicatif et la manière qu’il a de se débarrasser de ses ennemis avec classe. Les deux jouent sur leurs forces mais également leurs faiblesses, chacun étant poussé à bout dans une course poursuite folle. A l’image des quelques scènes à Amsterdam, entre folie meurtrière et malchance, elle offre quelques scènes savoureuses alors que les deux personnages ne cessent de dévier vers des sujets plus personnels. Du côté des personnages secondaires on est bien moins chanceux, avec des personnages bien plus sérieux qui détonnent parfois avec le second degré de l’intrigue. Parce que rien n’est vraiment sérieux, même lorsque l’on montre les atrocités du dictateur, celui-ci est incarné par un Gary Oldman grimé en vieux dictateur biélorusse et terriblement caricatural. Le film s’amuse de tous les codes du genre, des dictateurs d’Europe de l’Est selon Hollywood, et il fait rire.

The Amsterdam Chase

Bien sûr le film ne fait pas dans la finesse. A la manière d’un The Nice Guys, le film fait dans la surenchère et brille par une absurdité constante. La mise en scène est dynamique et se lance, dès les premiers instants, dans une constante progression jusqu’à l’explosion du final. Le road trip des compères les amène à traverser différentes étapes de leur vie, à se confier et s’interroger sur leur véritable nature : le tueur à gages a évidemment un grand cœur, et le garde du corps est évidemment autre chose qu’un simple beau gosse.

Avec sa mise en scène efficace et ses vannes qui tombent toujours au bon moment, Hitman & Bodyguard n’a pas beaucoup de mal à s’installer dans les bons films d’été : le décalage entre l’humour et la violence des images fonctionne bien et le duo d’acteurs donne envie de les revoir ensemble dans un autre film. Sans révolutionner le genre, le réalisateur Patrick Hughes propose un long métrage solide que j’ai regardé avec plaisir.

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