The Girlfriend Experience, la prostitution autrement

The Girlfriend Experience est une adaptation télévisée du film éponyme de Steven Soderbergh. Diffusée sur la chaîne américaine Starz et sur OCS Max en France, la série met en scène en treize épisodes de 30 minutes la vie d’une jeune étudiante en stage dans un cabinet d’avocat, qui se livre à des activités d’escort girl pendant son temps libre.

C’est à l’occasion d’une sortie avec son amie Avery que Christine (incarnée par Riley Keough) va accepter de la rejoindre à un dîner afin de découvrir le métier d’escort girl qu’exerce Avery depuis un certain temps. Elle lui présente cette activité comme sans danger, et permettant de gagner beaucoup d’argent sans trop se fouler. Christine va se laisser prendre au jeu avant de rencontrer Jacqueline (la maquerelle) qui lui permettra de trouver ses premiers clients.

Descente aux enfers ? Pas vraiment…

La série débute avec une vision assez simpliste : l’héroïne se laisse embarquer par son amie, puis par la maquerelle, et se laisse trimbalée de client en client tout en donnant le pourcentage qui revient à celle qui la met en contact avec ceux-ci. Son rôle est assez simple, les clients l’emmènent dans des restaurants, des bars, elle « joue » aux petites amies avec eux et ça termine pratiquement toujours dans une chambre d’hôtel luxueuse. Mais c’est une femme intelligente, elle observe et comprend le monde qui l’entoure : rapidement, elle va renverser la situation et prendre en main son destin. En face d’elle David Tellis (incarné par Paul Sparks), l’avocat qui dirige son stage au cabinet, avec qui elle aura une liaison impactant directement sa vie professionnelle.

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Jamais victime

Ce genre de sujet est difficile à traiter, parce que le risque de tomber dans la caricature est très élevé. Souvent, on est tenté de montrer un personnage victime de sa vie, du maquereau et des clients. Ici l’écueil est largement évité car Christine ne se cache pas, elle ne se réfugie jamais derrière une contrainte, et c’est là que la série apporte un regard nouveau. Dans un pays puritain comme les Etats-Unis c’est relativement surprenant de voir un tel personnage qui assume complètement son métier y compris auprès de ses proches. Elle dit qu’elle fait ça pour l’argent, mais aussi parce qu’elle aime ça. De bout en bout de la série elle contrôle sa vie et décide de ce qu’elle accepte ou non de faire, de ce qui lui plaît ou de ce qu’elle déteste. Christine sa vie en main et personne ne parvient réellement à se servir d’elle.

Alors, ce n’est pas cette série qui va révolutionner la place de la femme dans les séries télés. Cela dit, les scénaristes ne se cachent pas derrière un personnage de pseudo femme forte, « badass » qui violente tous les hommes qui l’entoure (oui je pense à toi, série n°237 de CW, ou The 100) pour faire semblant de faire du féminisme. Ils ont préféré montrer une jeune femme capable d’assumer et faire ce qu’elle veut de sa vie quand bien même son activité ne correspond pas à l’idéal de la femme forte imaginée par les studios de séries télé.
Un pari un peu osé mine de rien, ce point de vue différent sur la prostitution qui ne présente jamais les clients comme des monstres, ni la prostituée comme une victime, est assez rare et nul doute qu’il ne plaira pas à tout le monde. Au final on assiste à une tranche de vie d’une personne atypique, souvent froide et calculatrice, mais extrêmement attachante. On voit ainsi qu’il est possible de parler de prostitution, en ayant de l’empathie pour la personne, mais jamais verser dans la pitié.

La première saison est en cours de diffusion sur OCS Max, je ne peux que conseiller son visionnage. Le format court des épisodes (30 minutes) permet d’enchaîner les situations sans temps mort et je me suis plu à être curieux, triste et heureux jusqu’ à un season final fabuleux en compagnie de cette héroïne.

4 commentaires sur “The Girlfriend Experience, la prostitution autrement

  1. Tu m’as presque convaincu de regarder cette série. (et de prendre ocs du coup, ça vaut le coup? Ayant déjà netflix & Amazon, j’aurais un bon tiercé gagnant? Le catalogue jeunesse est cool?)
    Bref, très sincèrement, c’est un milieu souvent abordé bancalement et si tu dis qu’ils ne montrent pas la femmes comme une victime, les hommes comme des persécuteurs, c’est qu’on est loin du jeu psychologique et c’est en ça que l’oeuvre peut être intéressante!

    Aimé par 1 personne

    1. Pour OCS, ça vaut le coup principalement pour le catalogue HBO, quelques séries qu’ils ont récupéré à côté aussi (comme The Girlfriend Experience) et les films. Sinon le catalogue jeunesse ne compte pas dessus.

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