X-Men : Apocalypse, ennui et incohérences

Sixième film mettant en scènes les mutants super héros, X-Men : Apocalypse réalisé par Bryan Singer se déroule une dizaine d’années après les événements de X-Men : Days of Future Past. Pendant que Charles Xavier (James McAvoy) développe son école réservée aux mutants, une nouvelle menace commence à émerger en la personne d’Apocalypse (Oscar Isaac), le tout premier mutant, qui refait surface des millénaires après avoir été vénéré comme un Dieu en Egypte.

Le film s’ouvre en Egypte quelques 3 600 ans avant Jésus Christ. Alors qu’Apocalypse est en pleine cérémonie visant à transférer sa conscience dans le corps d’un autre mutant et ainsi pouvoir lui voler ces pouvoirs, il est victime d’une rébellion et se retrouve enseveli sous une pyramide tombée en ruines. Il se réveille dans les années 1980 et essaie de trouver ses cavaliers de l’Apocalypse pour régner sur le monde.

Sweet Dreams

Toute la première partie du film se résume à la présentation de tous les apprentis héros qui vont avoir la lourde tâche de sauver le monde (même s’ils ne le savent pas encore). Jean Grey (Sophie Turner), Diablo (Kodi Smit-McPhee), Cyclope (Tye Sheridan) ou autre Vif-Argent (Evan Peters) sont peu à peu réunis à l’école de Charles Xavier dans une succession de scènes sans véritable liant ni beaucoup d’intérêt. En effet s’il est utile de présenter les nombreux nouveaux personnages, j’ai trouvé la manière complètement maladroite contrairement à un film comme Civil War qui avait été capable d’introduire plusieurs nouveaux héros sans casser le rythme du film.
En face, le grand méchant se constitue son équipe de figurants cavaliers de l’Apocalypse avec Psylocke (Olivia Munn), Tornade (Alexandra Shipp), Archangel (Ben Hardy) et pour finir Magneto (Michael Fassbender). Son but ? Faire de sa cité le centre du monde, façonner le monde tel qu’il le souhaite et régner en maître sur celui-ci.

Le casting est donc très conséquent, et il est toujours extrêmement compliqué de parvenir à jongler entre chaque personnages en leur donnant à chacun des scènes digne d’intérêt. Le réalisateur Bryan Singer plonge droit dans le piège et on n’assiste finalement qu’à l’avènement de Jean Grey alors que le reste du cast est souvent relégué au statut de figurant. A la limite, Vif-Argent et Diablo ont chacun leurs deux minutes de gloire.

Un air de déjà vu

La plus grande faiblesse du film est qu’on a peine à s’intéresser aux événements tant ils sont prévisibles et déjà vus. Pour la quinzième fois de la saga, on a droit à des scènes risibles entre Charles Xavier/Professeur X et Erik Lensherr/Magneto. Ce dernier pour la énième fois est tiraillé entre sa haine de on ne sait trop qui, et son bon cœur qu’aime lui rappeler le Professeur X. Alors ce bon vieux Magneto sera gentil, puis méchant, puis gentil, comme d’habitude. Je sais bien que le personnage a toujours été ambigu, mais les scénaristes après six films pourraient commencer à imaginer autre chose.

Le film est aussi un condensé d’incohérences. On oublie les événements de Days of Future Past, on oublie les relations déjà établies entre les personnages, et on nous balance un grand n’importe quoi où on n’a plus qu’à se dire qu’il vaut mieux oublier ce qu’il s’est passé avant sous peine de ne rien comprendre. Pire, entre X-Men : Le Commencement et celui-ci il se passe une vingtaine d’années, pourtant les personnages sont aussi jeunes qu’à l’époque.
D’ailleurs aucun acteur n’arrive à donner la moindre consistance à son personnage : par exemple si Jean Grey occupe une place fondamentale, elle est portée par une Sophie Turner qui semble être restée dans son rôle de Sansa Stark (Game of Thrones). D’une mollesse sans nom et toujours avec le même air de victime, elle peine à convaincre jusqu’au bout. A ses côtés, on retrouve une Jennifer Lawrence qui semble perdue et sans conviction dans la peau d’une Mystique (apparaissant le plus souvent dans sa forme humaine) sans envergure. En face Magneto est mal branlé avec un Michael Fassbender qui a même réussi à me faire rire sur une scène censée être dramatique. Enfin que dire d’Apocalypse, incarné par Oscar Isaac mais otage d’un costume ridicule que j’aurais préféré voir animé en image de synthèse. Cela dit, le ridicule est récurrent dans les effets spéciaux du film, du coup on s’y fait rapidement.

Opus le plus long de la saga (2h24), X-Men : Apocalypse souffre d’un énorme problème de rythme et de personnages totalement à côté de la plaque. Si certains sont intéressants (Diablo, Tornade, Professeur X) le reste alterne entre médiocre (Magneto, Mystique, Apocalypse) et tout juste potable (tout le reste du cast). J’aimais beaucoup la tournure que prenait la saga X-Men avec Le Commencement et prolongé par Days of Future Past, mais Apocalypse tourne en rond et montre que Bryan Singer a atteint les limites de cet arc. Finalement le seul intérêt de ce film est d’introduire des personnages qui peuvent laisser croire à des suites bien meilleures dans les prochaines années.

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