Gone Home, la narration au service de l’émotion

La scène indépendante du jeu vidéo s’est largement développée au cours des dernières années. Forte de nombreux succès critiques, elle a permis à des développeurs de se lancer plus facilement grâce à une couverture médiatique plus conséquente que par le passé. C’est dans ces conditions que les développeurs de The Fullbright Company ont pu en 2013 proposer leur jeu Gone Home.

Kaitlin Greenbriar retourne chez ses parents au cours de l’année 1995, après avoir passée quelques temps en Europe. Alors qu’elle arrive dans l’imposante maison de ses parents, elle se rend compte que tout le monde a disparu. Seul indice : un mot posé sur la porte d’entrée par sa petite sœur, Samantha, qui lui demande de ne pas chercher à savoir ce qui s’est passé.

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Une atmosphère pesante

Je vais le dire de suite : il est impossible de s’étendre sur le scénario de Gone Home sans spoiler. En effet le jeu se termine en moins de deux heures et tout son intérêt repose sur les collectibles que l’on cherche dans tous les recoins de la maison (lettres, journaux audio), qui permettent de développer le scénario et découvrir ce qu’il s’est réellement passé en même temps que le personnage principal. Pendant la quasi totalité du jeu on est dans le flou et les théories sont nombreuses : événement surnaturel ? enlèvement ? meurtre ? suicide ? fuite ? Les bouts d’histoire que l’on trouve ici et là nourrissent l’imagination. La narration est très particulière, reposant sur ces éléments à trouver, il est très facile de passer à côté de bouts d’histoire, obligeant le joueur à fouiller chaque recoin pour essayer de comprendre. Si l’on peut reconnaître une prouesse à Gone Home, c’est sa faculté à induire en erreur et nous faire croire à toutes sortes de choses avant la révélation finale.

Les développeurs sont parvenus à mettre en place une ambiance suffisamment oppressante et inquiétante pour captiver le joueur, le poussant à faire le jeu d’une traite comme s’il regardait un film de deux heures. Les portes grincent, le tonnerre résonne, les lumières scintillent et les messages de Sam sont inquiétants. Dans ces conditions il est difficile de rester impassible, on se met à avoir peur de parcourir les longs et sombres couloirs de la maison, craignant de croiser un fantôme derrière la porte suivante.

Une histoire surprenante

Gone Home c’est la preuve qu’il n’en faut pas beaucoup pour marquer les esprits. Construit à la manière d’un thriller psychologique, le jeu nous plonge dans une histoire qui en surprendra plus d’un et qui à elle seule justifie de l’essayer. Si on s’éloigne largement d’un jeu vidéo au profit d’un récit interactif (ou un simulation d’ouverture de tiroirs, au choix), cette perle indépendante va vers ce que devrait être plus souvent le jeu vidéo : une aventure pleine d’émotions, accompagnée d’une excellente bande son.

Le jeu étant proposé aux détenteurs d’un abonnement PS+ sur Playstation 4 pour ce mois de juin 2016, et probablement trouvable sur les autres plateformes à un prix réduit, je vous conseille fortement de l’essayer. Ce type de jeu ne plaira pas à tout le monde, mais pour peu que l’on s’accroche quelques minutes et qu’on s’intéresse à son histoire, on n’en ressort pas indemne.

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