Telltale Games continue de décliner toutes sortes de licences sous forme de jeux d’aventure. Cette fois-ci, le studio américain s’est attaqué à Borderlands de Gearbox Software, son univers futuriste et loufoque dans Tales from the Borderlands. Toujours sous format épisodique, ce jeu nous met dans la peau de deux personnages qui vont chercher une Arche.
L’histoire prend place sur la planète de Pandore. Alors que Beau Jack le Président d’Hypérion, une société qui fabrique des armes et maintient l’ordre sur Pandore, a été assassiné, son successeur a découvert l’existence de nombreuses autres Arches sur Pandore et se met en quête de trouver les clés qui permettent de les ouvrir et obtenir leurs trésors. Rhys est un employé d’Hypérion, lasse d’être exploité par la société et devant la trahison du nouveau patron qui lui refuse la promotion qu’il devait obtenir, se lance dans une escroquerie avec l’aide de son ami Vaughn dans le but de récupérer la clé de l’Arche qu’Hypérion devait obtenir dans un deal avec des pandoriens. Sur place, il fera la rencontre de Fiona, une arnaqueuse qui, avec sa sœur Sasha, allait justement tenter d’escroquer Rhys en lui refilant une clé factice contre de l’argent. Par la force des choses tous ces personnages vont s’unir afin d’échapper à la menace d’Hypérion et des criminels de Pandore, et se mettre en route pour trouver les trésors de l’Arche.
Handsome Hyperion
Toute cette histoire est racontée directement par les deux protagonistes Rhys et Fiona. Ils sont captifs d’un mystérieux chasseur de primes qui leur demande comment ils sont arrivés là, alors chacun va raconter son histoire jusqu’à leur rencontre en y ajoutant chacun parfois une pointe d’héroïsme avant d’être repris par l’autre qui lui signifie que non, il n’a pas agit en héros mais était plutôt mort de trouille. Ce mode de narration est une véritable bonne idée puisque les dialogues recèlent de pépites, lorsque Rhys et Fiona arrangent l’histoire comme bon leur semble avant que le jeu fasse un retour arrière pour nous montrer ce qu’il s’est réellement passé, et la réalité est souvent plus drôle. Les scènes comiques se multiplient, derrière la dimension faussement épique des enjeux, les héros sont tous maladroits subissent les galères plus qu’ils n’avancent vers leur objectif, comme s’ils avaient ouvert la boîte de Pandore et ne contrôlaient plus les événements.
Tales from the Borderlands c’est également des personnages hauts en couleur. Rhys est un idiot attachant et Fiona une escroc charmante. Mais j’ai aussi beaucoup aimé les personnages secondaires avec Vaughn, un geek héroïque et Sasha la rebelle déterminée. Ou encore les apparitions de Beau Jack qui sont à mourir de rire, comme certains dialogues entre les deux robots qui accompagnent toute la troupe. Le fait d’incarner les deux personnages principaux permet de diversifier les situations et offre parfois deux points de vue sur un même événement, ou bien des dialogues où les deux personnages que l’on incarne se répondent comme bon nous semble. Ainsi même si le scénario n’est pas particulièrement original et les situations globalement prévisibles, le jeu tire sa force de personnages et dialogues absolument excellents portés par des voice actors qu’on ne présente plus, comme Troy Baker et Nolan North. Tales from the Borderlands est clairement dans le très haut du panier de ce que Telltale a fait jusqu’à aujourd’hui.
Et puis mince, quel autre jeu a le sosie de Kendji Girac en grand méchant ?
Handsome Tale
Le jeu s’appuie également sur un très grand nombre de références à la pop-culture. Allant de Sherlock (la série), en passant par 2001: L’odyssée de l’espace à Power Rangers et Cowboy Bepop, les scénaristes se sont inspirés de toutes sortes d’œuvres pour nourrir leurs dialogues de sous-entendus qui vont faire marrer ceux qui les comprennent. Bien entendu empiler les références ne suffit pas, et ils ont été suffisamment habiles pour les utiliser à bon escient et dans les situations qui s’y prêtaient afin d’apporter une petite touche comique et parfois épique au jeu.
Toutefois comme je l’avais dit dans ma critique de The Walking Dead : Michonne, le studio se traîne depuis longtemps des tares qu’il ne parvient pas à corriger et Tales from the Borderlands n’y échappe pas. Ainsi son moteur graphique maison est toujours aussi bancal, même s’il semble qu’ils aient fait quelques efforts au niveau de l’optimisation (moins de saccades sur PS4), et l’illusion de choix se fait toujours aussi forte. Même si l’on est amené à faire des choix très réguliers, ils ne sont que « cosmétique » et n’influent en rien sur le scénario, mis à part une ou deux petites subtilités qui au final ne changent pas grand chose.
Cependant, cette adaptation de Borderlands réussit à séduire pour son scénario très bien construit et ses fabuleux personnages, permettant d’oublier sans problème que la « promesse » de Telltale qui est de nous laisser choisir le destin de nos personnages n’est pas tenue.
Pour une unique partie, Tales from the Borderlands est une excellente histoire interactive qui nous plonge pendant une dizaine d’heures dans une histoire particulièrement drôle et bourrée de références complètement débiles mais jouissives, accompagné d’une excellente bande son. La seule condition est de se limiter à cette partie et ne pas essayer de recommencer le jeu en faisant des choix différents, sous peine de voir s’évaporer l’illusion de choix que nous donne Telltale Games.
Rah, j’ai tellement aimé ce jeu ! On est d’accord que finalement, on ne choisit pas grand chose, mais c’est quand même plus immersif qu’un film vu qu’on participe un peu, alors ça me va bien :) Et les MUSIQUES !!! Ces scènes de générique et de fin pour chaque épisode sont absolument jouissives :D
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