Vanishing, l’horreur n’a pas de frontière

Sorti la semaine dernière au cinéma en Corée et dès ce mardi 5 avril sur Canal+ en France, Vanishing est un film réalisé par Denis Dercourt, intégralement tourné en Corée du Sud avec un casting coréen, à l’exception de Olga Kurylenko qui y incarne une scientifique française plongée dans une enquête de meurtre à Séoul. Adapté du roman Les Disparues de Shanghai de Peter May, le film met en scène également Yoo Yeon-seok (Hospital Playlist).

« Tandis qu’elle présente une méthode révolutionnaire de prise d’empreintes digitales à Séoul, une professeure en médecine légale est associée par la police coréenne à une affaire en cours. Elle plonge dans une enquête ardue et entêtante, au risque de réveiller des démons qu’elle croyait oubliés… »

© The French Connection

Les dessous d’un meurtre

Alice, scientifique française, fait une conférence en Corée du Sud en abordant une nouvelle technique qu’elle a découverte qui permettrait d’autopsier plus facilement des corps décomposés. La police locale lui demande alors un coup de main dans une affaire de meurtre, avec un corps non identifiable. C’est alors qu’elle applique sa propre technique et parvient à recueillir les empreintes du corps : il s’agit d’une immigrée chinoise, tuée pour une raison que l’on ignore, avec une enquête qui va vite s’orienter vers la question du trafic d’organes. Une enquête terriblement glauque et un film qui nous emmène dans les bas fonds d’un crime organisé en Corée du Sud, référençant le cinéma de personnes comme Na Hong-jin (et son The Murderer notamment), abordant ce que la péninsule connaît de plus violent. Le réalisateur Denis Dercourt n’hésite ainsi pas à montrer des images difficiles, confrontant ses acteur·ice·s Olga Kurylenko et Yoo Yeon-seok à une enquête où l’inhumanité semble être le seul mobile du crime. C’est aussi par cette enquête que ses deux têtes d’affiche se rapprochent, cherchent à se comprendre et à établir un lien malgré leurs différences d’approche face à un meurtre qui n’évoque rien d’autre que le dégoût. A tel point que le film recherche parfois une forme de romance, pas toujours très bien amenée, mais qui a le mérite d’apporter un peu de légèreté à un film qui montre des choses insoutenables la plupart du temps.

Olga Kurylenko et Yoo Yeon-seok trouvent une certaine alchimie et ça fonctionne donc plutôt bien, on pourrait dire que l’acteur coréen n’est pas très à l’aise avec l’anglais, mais il y a une forme de spontanéité et d’authenticité là-dedans, alors que personne ne s’attend à ce qu’un flic local ne soit de toute manière un expert d’une langue étrangère, contrairement à la scientifique incarnée par Olga Kurylenko qui, elle, parcourt le monde pour raconter ses techniques. Et c’est ce qui rend leur duo plutôt touchant, puisque malgré une certaine insouciance face à l’horreur qui se met en place et leur difficulté à se rapprocher, les deux parviennent à s’apprivoiser et à faire front face à une enquête compliquée. Une enquête policière qui fait vite tomber le film de Denis Dercourt dans une sorte de polar, avec ses personnages inquiétants, ses criminels aux affreuses intentions et sa violence sans limite. S’il n’est pas le plus fin du genre, Vanishing parvient toutefois à montrer des choses intéressantes et à faire un pont intéressant entre le polar à la française et le thriller coréen, avec une certaine évidence et facilité.

© The French Connection

Belle horreur

On s’interroge sur les raisons qui ont poussées Denis Dercourt à aller tourner en Corée du Sud. Si le roman qu’il adapte prenait place en Chine, le réalisateur français a préféré partir du côté de Séoul, et si on ne peut pas parler à sa place, sa manière de filmer la ville évoque peut-être une certaine fascination pour son cinéma. Tant pour les couleurs que la mise en scène de la ville de nuit, on retrouve des éléments assez classiques du polar et du thriller coréen, quitte parfois à donner le sentiment de vouloir se conformer à tout prix l’ambiance qui se dégagerait d’un film local. D’autant plus que le réalisateur peut compter sur un casting plutôt solide, Yoo Yeon-seok étant plutôt crédible dans son rôle, tout comme Ye Ji-won, qui joue une interprète qui accompagne la scientifique française et qui fait le lien entre deux cultures.

Curiosité, le film de Denis Dercourt montre sa fascination pour le polar à la coréenne sans manquer d’apporter sa touche personnelle, racontant un meurtre sordide autour duquel se noue une relation intéressante entre les personnages de Olga Kurylenko et Yoo Yeon-seok. Si son dénouement manque peut-être d’un petit quelque chose, semble trop facile, le film n’en reste pas moins un bel essai, qui a ses bons moments, et qui se regarde sans mal.

Donner votre avis

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.