Mon séjour sud-coréen m’a emmené pendant deux jours du côté de Busan, cette ville portuaire au sud-est du pays. Un des plus grands ports d’Asie, la ville est aussi connue pour son festival du film et ses plages aux abords des grattes-ciel, où se retrouvent des centaines de milliers de touristes chaque année.
Je dois l’avouer, cette escapade à Busan a trahi le touriste que je suis : bel hôtel et bord de mer, j’ai passé plus de temps à me reposer à la plage qu’à visiter le fin fond de la ville. Nous nous sommes donc posés dans l’arrondissement de Haeundae et sa plage du même nom, célèbre pour avoir servi de décor à de nombreuses productions cinématographiques et télévisuelles coréennes, à l’image du rigolo malgré lui The Last Day, ou du sympathique drama Haeundae Lovers. L’idée était de prendre du temps pour se reposer, mais aussi découvrir cette facette de la Corée du Sud que je ne connaissais pas encore : ses plages, son climat plus agréable (vent frais, beaucoup moins de pollution) et les balades en bord de mer.
Pour rejoindre Busan, à quelques 325km de Séoul, un moyen de transport très simple au prix acceptable (environ 80€ aller-retour) : le KTX. Ce train à grande vitesse où se déroulait le film catastrophe Dernier train pour Busan permet de se rendre à l’autre bout du pays en 2h30. Réserver les billets est à la portée de tous dans la mesure où il suffit de le faire sur un site internet en anglais, ou bien il est aussi possible de les acheter aux guichets à la gare de Séoul. Une gare qui elle aussi a rappelé des souvenirs cinématographiques, comme le film d’animation Seoul Station qui porte le même nom.
Pour aller un peu plus loin dans le détail, je dois dire que le KTX est plutôt propre et confortable. Un environnement appréciable alors que l’on a les yeux rivés sur les paysages montagneux de la province coréenne, en traversant de nombreuses villes (et tunnels) avant d’atteindre notre destination.
Arrivés à Busan, nous continuons de faire les touristes flemmards en prenant un taxi (parce que ce n’est vraiment pas cher) pour rejoindre notre hôtel à Haeundae, à quelques 40 minutes du centre de Busan. Ici, l’atmosphère est complètement différente de Séoul avec une ambiance très décontractée, une plage plutôt calme (pas la haute saison j’imagine) et des bars et restaurants où on peut s’installer en terrasse. On sent d’ailleurs rapidement qu’on est dans un lieu très touristique puisque tous les serveurs parlent anglais. Et ça fait du bien : après une dizaine de jours dans la mégalopole de Séoul, on peut enfin se poser tranquillement sans courir à droite et à gauche pour faire des visites. Dès les premiers instants on sent que ça va être reposant, et on regrette aussitôt de n’avoir réservé qu’une nuit d’hôtel… En effet, le climat fait énormément de bien sachant que l’humidité est moins présente, tandis que le vent marin se fait sentir. De quoi enfin respirer autre chose que la pollution de la ville. Les balades n’en deviennent que plus agréables, tandis que l’on finit par tomber sur un jeune magicien qui joue un bout de son spectacle au bord de la plage.
Mais pour ceux qui ne veulent pas se prélasser sur la plage, l’essentiel des activités se concentrent sur la place de Haeundae, alors qu’une seule route nous sépare de l’immense plage. On y trouve une multitude de petites boutiques, de restaurants de fruits de mer (et les spécialités locales bien évidemment), de barbecues et de bars. Notre choix se portera d’ailleurs en soirée sur un bar en terrasse, à l’ambiance jazzy plutôt sympa. L’occasion d’y faire la rencontre de deux jeunes serveurs qui insistaient pour que je les prenne en photo.
Le lendemain, après avoir abandonné la chambre d’hôtel, il fallait se rapprocher de la gare de Busan (train retour en début de soirée). Alors on s’est rendus du côté du « BIFF Square », une place où on trouve les empreintes d’acteurs et réalisateurs du monde entier, récompensés au festival du film local. La majorité sont des stars asiatiques bien entendu, et l’amateur de cinéma asiatique que je suis était forcément aux anges entre Kim Ki Duk, Takeshi Kitano, Zhang Yimou ou encore Tsui Hark. L’occasion de découvrir que des occidentaux y ont aussi laissés leurs empreintes, comme Jeremy Irons, Willem Dafoe, Anna Karina, Costa-Gavras, Jeanne Moreau ou même Isabelle Huppert. C’est donc une place plutôt sympathique, à l’image de ce qui se fait à Hollywood, mais à la coréenne : street food de parts et d’autres, on ne risque pas de mourir de faim pendant que l’on admire les plaques. Un petit regret peut-être, cette place réservée au cinéma ne tire pas pleinement partie de celui-ci dans la mesure où on ne trouve pratiquement aucune boutique vendant des films ou produits dérivés de cinéma. D’ailleurs, les boutiques de DVD et Blu-ray sont assez rares en Corée, il semblerait que le digital ai pris l’ascendant. C’est la même chose pour la musique, puisque les boutiques de CD sont extrêmement rares, les services de streaming de musique (et leurs abonnements) étant largement entrés dans les mœurs.
Mais malgré tout j’ai apprécié ces quelques heures passées près du BIFF Square, d’autant plus que le reste du quartier est fait de magasins en tout genre, de quoi s’occuper en attendant le train retour pour Séoul.
Ainsi cette escapade à Busan était très sympathique : j’en attendais sûrement plus du côté du cinéma (et je ne suis peut-être pas allé où il fallait aussi), mais je serais bien resté plus longtemps du côté de Haeundae. Le coin est extrêmement agréable, très différent de Séoul, et la chaleur bien plus supportable. Je dois aussi dire qu’on mange très bien à Busan, avec des spécialités sensiblement différentes de Séoul. Bref, c’est décidé, la prochaine fois que je viens en Corée du Sud je passerais plus de temps à Busan !
Sur ce, c’est l’heure de faire les valises pour partir à Tokyo demain matin…