Bilan de 2017, une année dense et généreuse

L’année 2017 et son lot de bilans avec. Entre les meilleurs films, séries et jeux vidéo, chacun y va de son petit classement, ses coups de cœur et ses bonnes surprises. Et je ne déroge pas à la règle, puisque comme l’année dernière je vous propose quelques œuvres qui m’ont particulièrement marqué cette année.

Ceux qui me suivent sur twitter m’ont déjà vu pester à ce propos : c’est très difficile d’établir une liste de films marquants pour cette année. Alors que je n’attendais rien de très particulier, l’année s’est révélée très riche et bourrée de bonnes surprises, à tel point que mes certitudes ont été remises en cause jusqu’au ultimes jours de l’année où je procédais à un rattrapage des films que j’avais loupé. Quant aux séries et jeux vidéo, l’année s’est révélée plus calme pour une raison assez simple : ces deux médias sont ceux où je prends bien plus de temps. Même si ça ne m’empêchera pas de vous proposer quelques trucs…

NOCTURNAL ANIMALS

Confirmations et surprises au cinéma

Au contraire de l’année dernière où j’avais tout de même réussi à dégager une poignée de films, j’ai préféré cette année être un poil plus exhaustif. Si tous les films que je vais citer m’ont marqué pour des raisons totalement différentes, je tenais à tous les mentionner afin de constituer une sorte de liste dans le but de vous donner envie d’y piocher à l’occasion si vous ne savez pas quoi regarder. Si je ne garantie pas que ces films vous plairont autant qu’à moi, ça constitue une bonne base pour se faire une idée de ce qu’on a vu de bien au cinéma pendant douze mois.

Je vais commencer avec les évidences. La La Land a été un énorme coup de cœur. Le film de Damien Chazelle a tapé au bon endroit entre nostalgie des comédies musicales d’antan et histoire d’amour à tomber. La quête du succès et les sacrifices que cela implique sont des thèmes centraux à un film maîtrisé de bout en bout, personne n’ayant su résister aux charmes de Emma Stone et Ryan Gosling. Pour la petite anecdote, c’est avec la bande originale de ce film que j’ai eu envie de commencer une collection de vinyles… Et puisqu’on parle de bande originale et de vinyle, je ne peux éviter de citer Baby Driver. Si j’aurais pu le classer dans les bonnes surprises tant le cinéma de Edgar Wright ne me touche pas, je le place ici tant le réalisateur a su proposer quelque chose de passionnant. Deux heures de film en rythme au son des hits qui tournent en boucle dans les oreilles de Baby, des courses poursuites enflammées et une histoire d’amour sympathique ont donné un film mémorable que je revisionnerais avec plaisir.
Dans des styles tout à fait différents, Nocturnal Animals et The Lost City of Z sont probablement mes films préférés de cette année. J’ai du mal à le dire car établir un classement n’a aucun sens pour moi tant chaque long-métrage a des choses différentes à apporter, mais j’ai pris un énorme plaisir devant ces deux films. Le premier, avec la fabuleuse Amy Adams (pour laquelle j’ai un amour infini au cas où vous ne le sauriez pas), nous embarque dans une histoire de vengeance sordide avec un parallèle constant entre réalité et monde fantasmé par un écrivain. Captivant et visuellement très réussi, c’est mon gros coup de coeur de l’année. Quant au deuxième film cité, on nous propose une aventure en Amazonie à une époque où l’on ne savait pratiquement rien de cet immense territoire. Inspiré de l’histoire de l’explorateur Percy Fawcett, on y découvre son amour sincère pour un région du monde mal considérée par l’Homme blanc, qui plus que jamais se sentait supérieur à tous les autres peuples. Lorsque l’explorateur découvre la possible existence d’une civilisation passée et pourtant déjà très avancée, c’est les certitudes de tout un monde qui sont remises en cause. Une aventure passionnante et dotée d’images de toute beauté, le tout bien aidé par les prestations de Charlie Hunnam et Robert Pattinson qui y sont formidables.

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Les blockbusters eux aussi ont su briller à leur manière. D’abord Denis Villeneuve a confirmé tout le bien que je pense de lui avec Blade Runner 2049. Plus qu’une simple suite à l’oeuvre de Ridley Scott, c’est l’histoire d’un élève qui dépasse le maître, un réalisateur qui prend le matériau d’origine et lui donne une nouvelle dimension, à sa manière. Le film du canadien est somptueux, tant par son approche des thèmes propre à Blade Runner que par son travail main dans la main avec son directeur de la photographie. C’est une réussite comme il y en a très peu, et un plaisir de tous les instants pour nos yeux. Quelques plans resteront sans aucun doute en mémoire, et donnent au film quelque chose d’unique qui lui permet, à mon sens, de s’imposer parmi les meilleurs films de science-fiction.

Star Wars VIII : Les derniers Jedi a également su capter mon attention. S’il reste assez classique dans son approche du space opera, il sort du lot en dépassant les codes de la saga et en proposant quelque chose de nouveau. Avant que Rian Johnson vienne mettre son grain de sel (et en récolte les larmes des fans invétérés), on n’avait jamais vu un Star Wars aussi intéressant. Qu’il s’agisse de la scène où Rey découvre l’existence du côté Obscur, la plupart des plans sur le désert de sel, le sacrifice où le son se coupe pendant dix secondes ou encore la relation entre Rey et Kylo Ren, le film se révèle extrêmement généreux et Rian Johnson montre tout son talent. Après George Lucas et sa réalisation très « facile » et J.J. Abrams qui est juste un bon réalisateur de commande, c’est difficile d’ignorer ce Star Wars VIII qui a beaucoup divisé mais qui a le mérite d’être un vrai, bon film.
Enfin, et sur les blockbusters, comment ne pas parler de Wonder Woman ? Gal Gadot a su s’approprier le personnage et participer, main dans la main avec la réalisatrice Patty Jenkins, à rendre une certaine grandeur à un personnage iconique. Si le film souffre de quelques problèmes de rythme et d’une post-production parfois à la limite de l’acceptable pour une telle machine, Wonder Woman tire sa force de toute la sympathie qu’inspire l’héroïne et toute sa force dans un milieu très masculin. Les petites filles n’avaient jusque là pas vraiment d’héroïne populaire auxquelles s’identifier, elles ont désormais Wonder Woman et c’est très bien comme ça. Je suis moi-même attaché à cette icone, et je suis vraiment heureux de voir qu’elle est enfin traitée à sa juste valeur grâce à une actrice capable de l’assumer.

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Mais comme on dit, la taille ne compte pas, et encore moins lorsque l’on parle de budget. Il y a eu Moonlight évidemment, oscarisé à juste titre et qui nous racontait l’histoire touchante d’un adolescent qui tente de s’affirmer dans un monde qui ne veut pas de lui. Avec un tel film dès le début d’année, c’était évident que le reste allait suivre, d’autant plus que le même mois on découvrait Lion. Là encore une quête d’identité, dans un tout autre genre, qui m’a tout particulièrement touché. A leurs côtés j’ai également passé un formidable moment devant Wind River : le duo Elizabeth Olsen – Jeremy Renner fonctionne à merveilles dans un polar qui tourne vite à l’histoire de vengeance, sur un terre hostile où les éléments se déchaînent. Violences humaines sur fond de racisme, le film m’a définitivement conquis dans ses ultimes minutes avec une dernière scène formidable grâce à la prestation d’Elizabeth Olsen. Et toujours sur le thème du racisme, mais dans un contexte très différent, Detroit s’est imposé sans mal parmi mes films préférés. Brutal et sans filtres, il nous raconte le fléau des violences policières, une histoire racontée avec beaucoup de dignité et qui malgré son âge résonne sans mal dans nos sociétés actuelles. Le racisme et la ségrégation raciale ont d’ailleurs très inspiré les réalisateurs cette année, puisque j’y joins sans mal le très bon Loving. Au départ intrigué par sa manière d’aborder un moment décisif de l’histoire juridique américaine (et c’est probablement mon côté juriste qui parle), j’avoue avoir été saisi par l’émotion véhiculée par Ruth Negga, excellente actrice qui était ma favorite aux Oscars pour ce rôle, dans le film de Jeff Nichols qui nous raconte avec beaucoup de sensibilité le combat de deux êtres pour avoir le simple droit de se marier.
Enfin, 20th Century Women a été une excellente expérience pour moi. Ce film nous parle de femmes très différentes grâce auxquelles un adolescent comme les autres va peu à peu s’ouvrir et comprendre qu’une femme est bien plus que l’image que lui inculque la société. Dans un contexte de contestation libertaire, les trois femmes, de trois générations différentes, s’affirment et refusent de céder aux pressions sociales. Un excellent film pour les thèmes qu’il aborde mais aussi et surtout pour ses trois actrices, Annette Bening, Greta Gerwig et Elle Fanning, qui m’ont impressionné de la première à la dernière minute.

Les inclassables

J’ai beaucoup réfléchi à la manière de structurer cet article, plus long qu’il ne devrait l’être, sans pour autant trancher dans le lard et oublier volontairement des films dont j’ai un excellent souvenir. Parce qu’il y a des inclassables, notamment ces deux films qui ont ramené le cinéma d’action à ses plus grandes heures : Atomic Blonde et John Wick 2. Comparables à bien des égards, les deux films mettent en scène deux personnages torturés et terriblement jouissifs, avec une maîtrise totale des combats et courses poursuites en tout genre. Charlize Theron s’en sort à merveilles dans le rôle d’une agente manipulatrice, tandis que Keanu Reeves continue de montrer à tout le monde qu’il est devenu une référence de l’action.

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Parfois, j’ai aussi été touché en mon cœur avec des films qui m’ont tiré des larmes pour divers raisons. Que des thèmes me parlent plus que d’autres ou qu’ils soient juste exécutés à la perfection, je retiens le film Mary avec Chris Evans et Mckenna Grace. Cette relation entre un oncle et sa nièce est terriblement touchante et m’a probablement plus captivée que je ne m’y attendais. Je note également Coco, le dernier Disney-Pixar qui fait le travail sans sourciller avec un galerie de personnages attachants et intrigants.
Les trois au fond à droite connaissent probablement mon amour du cinéma coréen, pour ses histoires de vengeance endiablées notamment. Mais cette année la Corée du Sud nous a offert autre chose, d’abord en versant dans le film catastrophe avec Tunnel. Un film véritablement réussi qui nous raconte la survie d’un homme, dans le noir, dans un tunnel effondré. Pendant ce temps un parallèle se fait avec l’action des secouristes mais surtout l’inaction du gouvernement coréen, une critique du réalisateur contre le gouvernement de l’époque qui avait prouvé son efficacité alors que la Corée du Sud connaissait un véritable drame. Une critique intéressante qui donne aussi et surtout un vrai bon film, notamment grâce à l’excellente Bae Doona qui tenait là un de ses meilleurs rôles.
L’autre film coréen sorti dans nos contrées c’est The Age of Shadows. Enfin, il a tout de même fallu attendre une diffusion par Canal+ pour avoir une chance de le voir. Casting XXL et action, il entre tout à fait dans la case des blockbusters à la coréenne et se révèle très bon. Si cela ne surprend pas énormément venant du réalisateur Kim Jee Woon qui a déjà prouvé tout son talent par le passé, le film se montre d’autant plus intéressant qu’il aborde le sujet de l’occupation japonaise en Corée, un sujet assez rare dans nos contrées.

Enfin et à titre d’information, parce que même les films les moins attendus ont  aussi le droit à un peu d’amour, j’ai eu droit à quelques bonnes expériences qui pour le coup étaient complètement inattendues. Baywatch, Justice League et Jumanji sont trois films avec lesquels je pensais m’ennuyer terriblement et qui pourtant m’ont fait passer d’excellents moments. Les trois blockbusters ont comme point commun de ne jamais vraiment se prendre au sérieux, tout en s’attachant à faire plaisir. Les trois films sont assez jouissifs, dans des styles très différents, et correspondent plus ou moins à ce que je pouvais attendre de mieux venant d’eux.

Le cinéma français, c’est bien

Je fais une petite partie exclusivement réservée au cinéma français, d’abord parce qu’il le mérite, mais aussi parce qu’il est bon parfois de rappeler que nos artistes locaux sont capables d’autre chose que de faire des comédies génériques et sans saveur. En effet, tout au long de l’année le cinéma français a su m’étonner et me proposer des films aussi divers par leurs thèmes, leur manière d’appréhender le cinéma que leurs intentions.

D’abord il y a eu les comédies bien sûr, un genre populaire en France qui ne cesse d’attirer les foules au cinéma. Mais au milieu de certains films d’une incroyable médiocrité, certains se sont démarqués et m’ont offert de vrais moments de rire. Je pense à Coexister, parodiant le groupe des Curés qui chantaient il y a quelques années, Fabrice Éboué propose une idée : réunir un Rabbin, un Curé et un Imam et les faire chanter sur scène. Le film fonctionne très bien grâce à l’écriture de Fabrice Éboué qui parvient sans mal à tourner en dérision chacune des religions, s’amusant des dogmes et des idées préconçues pour proposer un moment de bienveillance et de rire. J’étais assez dubitatif avant d’aller le voir, et puis j’ai finalement été convaincu grâce à un humour de tous les instants. Je pense également à L’Ascension, un film probablement plus touchant que drôle, mais qui lui aussi s’amuse de préjugés pour aborder cette fois-ci des thèmes différents comme le dépassement de soi et l’amour de ses proches. Ahmed Sylla et Alice Belaïdi montrent là leur véritable talent et tout leur bon sens, le tout sous la caméra de Ludovic Bernard qui a vraiment compris comment faire passer tous ces sentiments avec beaucoup de justesse.
Enfin, le genre de la comédie familiale a aussi eu son moment de gloire avec le retour d’Alain Chabat et son Santa & Cie. Film de Noël très efficace, il nous dépeint un père Noël aigri et complètement ignorant sur la nature du monde et son fonctionnement. C’est un véritable plaisir de retrouver toute la malice de l’écriture d’Alain Chabat, tandis que je découvrais Golshifteh Farahani, une excellente actrice que j’espère vite revoir dans un premier rôle.

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Le cœur du sujet cependant est là : le cinéma français n’est pas qu’une histoire de comédie, qu’elle soit bonne ou mauvaise. Le cinéma français cette année ça a aussi été 120 Battements par minute, un film qui revient sur l’action de l’association Act Up Paris dans les années 1990 alors que la France semblait découvrir le virus du Sida. Leur lutte visait à mettre fin à cette indifférence générale, et le réalisateur Robin Campillo rend hommage à l’action de toutes ces personnes avec beaucoup de sensibilité. Le film est juste et contient des scènes mémorables, comme celle du défilé de la gay pride ou la fois où des centaines de personnes s’allongent dans la rue pour simuler la mort. Mais surtout on le félicitera pour avoir donné le premier rôle à Nahuel Pérez Biscayart. Un jeune acteur incroyable, probablement la plus belle surprise de l’année pour moi tant il interprète son rôle avec une envie et une justesse hors du commun. Si « 120 BPM » est déjà une réussite, son acteur principal l’amène encore plus loin.
Sur un autre sujet, non moins grave, il y a eu Patients réalisé par Grand Corps Malade et Mehdi Idir. Mêlant habilement le drame à la comédie, l’artiste français nous raconte sa vie dans un centre de rééducation après le grave accident dont il a été victime plus jeune. Du moment où il se réveille jusqu’à celui où il réalise que sa vie ne sera plus jamais la même, il nous emmène dans des souvenirs touchants mais toujours abordés avec beaucoup d’auto-dérision. Pablo Pauly dans le rôle principal est génial, comme Nailia Harzoune et Soufiane Guerrab, tous de jeunes actrices et acteurs qui constituent la relève du cinéma français, à une époque où l’on semble se lasser de plus en plus de certaines têtes. Dans le même esprit d’une nouvelle génération qui s’affirme, le film de Julia Ducournau, Grave, a aussi été une très bonne surprise. Électrisante et presque inexplicable, c’est une expérience à part, ambitieuse et presque romantique. Le film ne conviendra pas à tous, surtout ceux dont l’estomac est le plus fragile, mais pour les autres je ne peux que recommander. Soit on adore, soit on déteste. Je fais partie de la première catégorie.
Je terminerai sur le cinéma français avec HHhH (ou « Himmlers Hirn heißt Heydrich » pour les germanophones), un film de guerre qui nous raconte la tentative d’assassinat sur Reinhard Heydrich, un soldat nazi à la tête du RSHA et un des principaux artisans de la « solution finale ». Se déroulant essentiellement en Tchécoslovaquie, le récit nous met à la fois dans la tête de Heydrich et celle des résistants, un très bon moment de cinéma qui aborde le conflit sous un angle intéressant.

Une année timide à la télévision

L’année a été un poil moins passionnante du côté de la télévision. Peut-être est-ce que j’ai passé trop de temps au cinéma, mais je n’ai au final pas regardé grand chose. Cela dit les rares oeuvres que je retiens sont vraiment très, très bonnes. D’abord il y a eu les séries Netflix, une production très active en 2017 avec le désir de diversifier son offre : Mindhunter est la grande gagnante de l’année. Thriller et psychologie des criminels, la série a offerte des moments de pur plaisir lors des entretiens entre le héros et les tueurs en série. Parmi eux on retiendra les entretiens avec Ed Kemper, absolument glaçants. Il y a aussi eu mon petit plaisir coupable, si la série est véritablement excellente à mes yeux elle a été assommée par la critique en raison, souvent, de sa lenteur. Je parle évidemment de Gypsy. Une série où il est encore question de psychologie et de lâcher prise, une lente descente aux enfers pour une femme qui voit sa vie changer du tout au tout. Cette nouvelle année a surtout été l’occasion pour Netflix de nous proposer la suite de séries phares, à commencer par Sense8 : sa deuxième et dernière saison a dépassé mes attentes et s’est révélé être une vraie petite boule d’amour, onze épisodes terriblement plaisants grâce à la synergie hors du commun qui existe entre tous les protagonistes. J’ai toujours du mal à parler de Sense8, car elle me touche énormément et pour des raisons que j’ignore, mais c’est vraiment une série qui va me manquer. Enfin, l’autre très grand retour sur Netflix, c’est la deuxième saison de Master of None. Si je devais retenir une seule saison cette année à la télévision, ce serait cette deuxième saison. Au-delà de ces histoires de trentenaires paumés, c’est surtout une saison qui a su aligner de vraies idées de réalisation à chaque épisode. Qu’il s’agisse de l’épisode en noir et blanc rappelant le cinéma italien d’époque ou celui qui nous fait découvrir des histoires d’amour toutes complètement différentes à New York, cette série est unique et s’est envolée très, très haut dans mon estime avec cette deuxième saison.
Mais Netflix ce n’est pas que des séries originales, c’est aussi la diffusion en France de séries coréennes que l’on aurait probablement pas eus autrement. Je pense à Stranger, une série policière avec Bae Doona (que l’on ne quitte décidément plus entre Tunnel et Sense8) qui s’avère très efficace, tant dans sa manière d’aborder les aspects juridiques que les enquêtes qui diffèrent quand même pas mal de ce à quoi on est habitués en occident. Sa construction des divers personnages est également une réussite, et l’enquête de fond se révèle captivante. Enfin je pense également à Strong Girl Bong Soon, une série fantastique complètement improbable où une femme au physique frêle et dans un monde sans super pouvoirs, se retrouve dotée d’une force surhumaine. Loufoque, la série se regarde avec plaisir et sans prise de tête.

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Enfin, et pour le reste des séries, il fallait regarder du côté de Canal+ et de OCS pour quelques pépites. D’abord Missions, une série courte de science-fiction française produite par OCS qui nous racontait les aventures de scientifiques coincés sur Mars. Exploration fascinante et relations tendues, la série a pêché par inexpérience à certains moments mais s’est avérée être plutôt intéressante. A ses côtés, et toujours sur OCS, il y a eu l’apparition de la nouvelle mini-série de HBO Big Little Lies. Drame tenant place dans une petite ville huppée de Californie, elle revenait sur les jours qui ont précédé un drame survenu à l’occasion d’une fête entre quelques familles riches. Bien aidée par une excellente Nicole Kidman, mais aussi Reese Witherspoon et Shailene Woodley, la série est une vraie réussite tant pour son suspense que les difficiles relations qui s’établissent entre les différents personnages. Faux semblants, mensonges et hypocrisie, Big Little Lies est une sorte de Desperate Housewives dramatique et bien mieux réalisé.
D’autres séries ont également su me surprendre avec leur nouvelle saison, je pense notamment à la deuxième saison de Preacher qui parvient enfin à exploiter tout l’univers du comics. Là encore avec l’excellente Ruth Negga dont je parlais plus tôt. Mais aussi la troisième saison du Bureau des Légendes, décidément ce qui se fait de mieux en France tant elle parvient à manipuler l’actualité et les peurs pour en sortir une des meilleures séries d’espionnage. Enfin, la série The Leftovers s’est conclue. Ma relation avec cette série est à mi-chemin entre haine et amour, mais cette ultime saison a finie de me réconcilier avec l’œuvre de Damon Lindelof. Il a fallu huit épisodes d’une maîtrise rare pour mettre un point final à une histoire hors du commun, hors du temps, et ce sur un ultime dialogue qui est probablement ce qui s’est fait de mieux dans la série. On retiendra Carrie Coon, l’actrice qui a porté cette dernière saison.

L’année vidéoludique japonaise

Le jeu vidéo japonais a souvent été moqué ces dernières années. Notamment pour son incapacité à s’adapter à un nouveau marché et de nouvelles technologies, proposant des jeux souvent « old school » et qui captivent assez peu les jeunes générations. Mais 2017 a été le symbole de son retour, avec des titres qui sont vraiment sortis du lot.

D’abord le jeu, ou plutôt la série de jeux, qui m’a apporté le plus de plaisir en 2017 ce sont les Yakuza. « Testés » pour JeuxOnline, j’ai eu la chance de pouvoir mettre la main sur les deux titres sortis cette année avant qu’ils soient dans le commerce afin d’y consacrer autant de temps qu’ils le méritaient. Il y a eu Yakuza 0, préquelle savamment dirigée qui nous proposait de découvrir l’histoire de ses deux personnages phares, le héros Kazuma Kiryu et son frère ennmi Goro Majima. On a donc pu se balader à Tokyo et Osaka, découvrir de nouvelles activités mais aussi et surtout une histoire très touchante. Probablement un des meilleurs épisodes de la série, Yakuza 0 est un jeu que je ne cesserai jamais de recommander. Après ça, on a eu droit à Yakuza Kiwami, un remake du premier épisode sorti il y a plus de dix ans sur PS2. Je ne parle que rarement des remakes, mais celui-ci s’écarte largement des remakes paresseux puisque l’intégralité du jeu a été refait sur la base du moteur de Yakuza 0. Ainsi on a droit à un jeu infiniment plus beau, mais aussi à de nouvelles activités, quêtes secondaires et un bout d’histoire en plus. Sachant que cette année on aura droit à Yakuza 6, je ne peux que vous recommander d’aller jeter un oeil à 0 et Kiwami pour avoir de bonnes bases sur l’histoire et le contexte du jeu.
A côté les jeux de rôle japonais ont su se bonifier et nous apporter quelques pépites. D’abord Persona 5, malgré ses défauts et son rythme en dents de scie, le jeu est une référence pour le genre et propose une belle galerie de personnages. Plutôt touchant et souvent attachant, le jeu parle d’émancipation et de lutte contre l’autorité des adultes dans un pays où la hiérarchie est un élément central de l’éducation. Le résultat est parfois inégal mais souvent passionnant. Enfin, NieR Automata est une bonne surprise. Je ne m’étendrais pas beaucoup dessus car je ne l’ai pas encore terminé, mais malgré le désastre que constitue son portage sur PC, sa manière d’aborder l’âme, la relation entre humains et humanoïdes et la conscience des robots est plutôt captivante. De même que son système de combat, simple et parfois fouillis mais toujours jouissif.

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L’occident n’a pas pour autant démérité, je pense à Horizon Zero Dawn et Assassin’s Creed Origins. Deux jeux que j’attendais assez peu : d’abord le premier qui semblait tourner autour de la chasse aux gros robots me tentait moyen. Pourtant, sa manière de parler d’écologie et de fin du monde s’est révélée séduisante, le tout avec une héroïne au moins aussi réussie que son univers. Quant au deuxième, une énième itération de la série Assassin’s Creed donnait assez peu envie tant la série tourne en rond depuis des années. Pourtant et après deux ans d’absence, les développeurs ont su moderniser le système de jeu tout en proposant enfin une histoire captivante. Origins semble être ce qu’aurait du être la série depuis ses tous débuts, et donne le sentiment que les développeurs ont enfin pu aller au bout de leurs idées grâce à l’évolution des technologies et la puissance des consoles et PC d’aujourd’hui. De plus, se balader dans l’Egypte de l’époque est passionnante et offre de grands moments, comme la découverte de Gizeh ou la rencontre avec Cléopâtre.

Enfin, je tiens à mentionner Enterre moi, mon amour. Un jeu narratif sur mobile portant sur le voyage d’une jeune syrienne vers l’Europe pour échapper à la guerre. Un jeu que je recommande vivement tant il est criant de sincérité et d’émotion tout au long du voyage, ignorant les questions politiques pour se fonder sur l’Humain. Je reviendrais bientôt dans un article complet.

Conclusion

L’année a été riche, belle et pleine de surprises. Elle a aussi été très dense et nous a offert de vrais bons moments. Je me suis probablement trop étendu, mais il était impossible de rester concis tant j’ai été emballé par une pluralité d’œuvres cette année. Plus qu’un bilan, c’est un regard porté sur douze mois où des tas de choses se sont passées, pour le meilleur et pour le pire, mais douze mois où j’ai pris beaucoup de plaisir à partager avec vous. Que ce soit pour vous parler de cinéma ou pour vous raconter mes aventures à Séoul, Busan ou à Tokyo, toutes les occasions étaient bonnes pour échanger avec vous.

Pour conclure, je souhaite vous remercier. Merci à vous pour votre soutien grandissant chaque mois, l’année 2017 a été fructueuse pour le blog entre une récompense à La Nuit des Blogs mais également et surtout des visites toujours plus nombreuses. Le nombre de visites a en effet triplé depuis l’année passée quand bien même moins d’articles ont été publiés au cours de l’année (117 contre 134 en 2016). Vous êtes aussi de plus en plus nombreux à partager les articles, à les commenter, à cliquer sur « j’aime » et à parler du blog autour de vous. Si cela peut sembler être quasi rien, chaque fois que quelqu’un me dis qu’il a lu un article et eu envie de voir le film, jouer au jeu ou lire le comics dont je parle, je ressens une véritable joie car le seul objectif du blog est de partager mes passions.

Alors merci à vous pour votre soutien et l’intérêt que vous portez au blog, je vous souhaite à tous une excellente année 2018, qu’elle soit sous le signe du bonheur, de l’amour et de la santé, et que la culture continue de nous surprendre (mais sans Zack Snyder, s’il vous plaît).

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